Dojo de la MJC de Neuville sur Saône
Circonstances de la mise en place de ce stage
Rencontré sur internet grâce à son site traitant de la pratique du Yi chuan, Emmanuel Agletiner (, jeune parisien de 33 ans- diplômé en langue chinoise,
fort d’une dizaine de voyages en Chine , pratiquant les martiaux depuis près de 20 ans, élève de Wang Shang Wen et de Li JiangYu , célèbres maitres chinois,)
a accepté de nous guider au cours d’une session, visant à nous donner un certain nombre d’éclaircissement sur les postures, les essais de force, les pousses mains, et les applications martiales susceptibles d’en découler, thème que nous n’avons pas abordé lors du dernier stage avec Kenji Tokitsu à Lyon
Cette décision a été prise à l’unanimité du bureau, confortée par l’excellence des rapports établis cet été, lors du voyage en Chine, entre Emmanuel et le signataire (voir chroniques d’un voyage en Chine, disponibles sur le site www.atemimontdor.com)
Participants
Une quinzaine environ, dont une dizaine d’élèves ou enseignants issus du dojo Atemi Mont d’or, deux du dojo des Charpennes à Villeurbanne, un de Sallanches ; la neige et les conditions atmosphérique désastreuses nous ont privé de la participation de notre prof de Sisteron, de celui de l’Arbresle, ainsi qu’un de St Raphael pourtant motivé pour participer.
Objectifs
Notre souhait était de reprendre, sous les conseils et le guidage de Manu, les travaux abordés en Chine cet été ., de les structurer en vue d’un suivi lors des cours, puisque notre entrainement est actuellement basé sur le Yi chuan
Il a d’ailleurs été demandé à Manu de nous faire travailler selon le schéma présenté dans mon long rapport de voyage, en corrigeant au mieux, chacun et chacune d’entre nous, par rapport à nos niveaux respectifs actuels.
Notes et remarques
Manu nous fait pratiquer la posture sur deux appuis pendant un demi -heure, ce qui constitue une première pour la très grande majorité de mes élèves.
Il nous rappelle préalablement qu’ outre la détente corporelle totale, , principe de base de cette pratique, il convient également d’installer un doux travail mental consistant à porter le regard au loin , en fixant un point vers l’horizon, en concentrant notre attention sur ses détails, afin de déporter de notre corps, une attention concentrée sur les effets secondaires de cet exercice amenant des douleurs vives , notamment aux épaules.
Selon lui, cette douleur n’est vive et dérangeante que de par l’idée que l’on s’en fait : le fait de déporter notre attention au loin aide considérablement , non pas à oublier cette douleur, mais sans aucun doute à l’amoindrir.
La totalité de l’assistance est surprise d’avoir pu « tenir « aussi longtemps !!
Il nous est précisé que cette posture peut être pratiquée autant dans un objectif thérapeutique, que martial. Une variante consiste à porter les mains moins hautes, à hauteur de nombril, avec les paumes vers le ciel, comme si on maintenait un rocher par en dessous, ce qui est intéressant pour les débutants
découragés par la difficulté et l’incontestable ingratitude de cet exercice que d’aucuns considèrent comme une punition, quand ce n’est pas une auto flagellation.
.
Nous pratiquons ensuite la posture sur un appui , davantage orientée vers un objectif martial ; celle-ci doit être agrémentée de la fameuse « intention «
le « Yi », qui peut se matérialiser par la forte sollicitation de notre imagination, et ce selon des critères très subjectifs ; par exemple, lors de l’exécution de cette posture, aussi dite « lance –bouclier », il convient, par exemple, de penser à des bêtes fauves dont on serait entouré, ou des agresseurs potentiels nous menaçant, chacun donnant libre cours à sa propre conception du danger ou du péril immédiat. Manu nous fait changer librement de jambe, selon la résistance et le niveau de chacun. Manu nous précise que le fait de rester une dizaine de minutes sur chaque jambe, selon une position de rectitude vertébrale correcte, s’entends, constitue déjà un entrainement d’un niveau avancé.
Il passe beaucoup de temps à rectifier , avec beaucoup de réserve et simplicité, les bras ou les dos, les écarts ou les orientations de pieds de chacun et de chacune.,
Les essais essais de force,( en chinois « shi li » ( prononcer sheu li »), constituent une suite logique de cette postures, selon des mouvement de bras prenant leurs racines au milieu du dos ; il ne s’agit pas de remuer stérilement les bras, même si la forme externe en est correcte, même si le trajet respecte la logique martiale, l’exercice ne revêt un sens profond et une vérité martiale que dans la mesure ou un travail implicite vient le sous tendre ; ces essais de force puisent leur source dans la colonne vertébrale, leur exécution ralentie devant contribuer à nous faire ressentir celles des parties de notre corps qui sont le plus sollicitées pour concrétiser une force se voulant optimale.
Ces shi li sont effectués selon les trois plans de l’espace, sagittaux, transversaux, et frontaux ; le shili de la vague sur le rocher corresponds au plan sagittal, soit le déplacement haut- bas des bras ; le shi li du drapeau claquant au vent au plan transversal, selon un déplacement des bras latéral gauche –droite, enfin celui dit « râper –limer », correspond au plan frontal, soit selon un déplacement des mains avant arrière.(voir tableau des postures, sur « chroniques chinoises, www.atemimontdor.com, dans rapports de stage)
Les shi li doivent ensuite être effectué selon des déplacements lents, mucabu ou santiabu, tous deux en zig zag, afin d’installer dans le ressenti corporel l’essentielle nécessité, lors de la pratique par deux, d’excentrer le buste par rapport à celui de l’adversaire, en le plaçant en oblique , hanche avant avancé, ce qui ajoute de la force interne, et du poids à notre coups frappé, quel qu’il soit Nous n’abordons, au cours de ce stage, que le premier déplacement, sur lequel nous nous efforçons de placer tous nos shi li , en en rajoutant un, multiltidirectionnel, incluant le trois dimensions de l’espace , qui nous amènera logiquement , au travail par deux, le tuishou, ou pousse mains
Voir vidéo jointe )(http:// www.youtube.com/v=zy49gDxoc0).
Le pousse main, (tuishou) est un subtil travail par deux de ressenti, un sorte de dialogue tactile, qui même les yeux fermés, nous permet, sur la base d’une très grande décontraction, de ressentir les intentions de notre partenaire.
Le tuishou, quelque soit sa forme ne peut constituer un exercice de combat probant en tant que tel ; il ne s’agit que d’un forme d’accoutumance à la présence d’un danger potentiel matérialisé par la présence de la trajectoire, en direction de notre ligne de centre, de l’intention de bras de l’adversaire ; la détente continue, une attention soutenu, nous permet , sur le long terme, après un multiplication d’exercices avec des partenaires variés, d’annihiler, après une longue accoutumance de nos propres tensions potentielles, son intention, d’ attaque dans l’œuf, et de tenter la construction immédiate, d’une réplique, vers ce que nous estimons être, au bon moment, lorsque nous tenons le centre, son point faible. Le partenaire sert donc de révélateur à notre disponibilité, notre écoute, et pertinence.
Cet atelier , comme le précédent, se conclue sans exercices de combat libre ; Manu estime, en effet, comme les maitre chinois qu’il fréquente régulièrement, tel Wang Shang Wen cet été à Hunang Zhou, que la forme de combat libre sportive que nous pratiquons régulièrement, que cela soit avec ou sans protection, ne reflète pas ni la réalité d’une confrontation réelle, ni surtout l’atmosphère de danger de mort conférée par la Chine , à l’époque ou on été élaborées ces techniques, époques qui semblent receler de grands dangers potentiels latents, époques ou la vie n’avait peut être pas la meme valeur que celle qui lui est attribuée aujourd’hui par les systèmes judiciaires de nos démocraties « aseptisées » .Manu nous affirme ,que l’exécution quotidienne et donc régulière de ces exercices doit apporter à chacun un réel pouvoir de bonne santé et d’auto défense, selon un état d’esprit qui sort de celui conféré par l’atmosphère de « jeu de combat » que revêt maintenant, à mon sens notre pratique avec protections, que nous n’écarterons pas pour autant
Ce discours ne varie d’ailleurs pas beaucoup de celui que tient Sensei Kenji Tokitsu à cet égard. Toutefois, meme si je partage cet avis, il me semble que quelques bons exercices de libre protégés, de temps en temps permettent incontestablement de se situer par rapport aux intentions d’un adversaire
La vérité réside sans doute entre ces considérations toutes deux respectables, à condition que la confrontation respecte l’intégrité physique des antagonistes, ce qui n’est pas le cas dans certaines écoles vers lesquelles nous avons décidé de ne pas tourner notre attention..
La vie est un éternel compromis, sauf dans la régularité et la rigueur de l’entrainement quotidien que l’on mène, et ce quelque soit sa quantité., meme infime.
.
Fait à St Germain au Mont d’or, , le dimanche 30 janvier 2010.
Jean- Claude Guillot
0 commentaire