1-Origines.

Le Xing-yi chuan, c’est la boxe du cœur et de l’esprit, de l’intention (yi). Il est l’un des trois arts martiaux internes de la boxe chinoise, considéré comme l’un des plus anciens styles de combat chinois. L’origine du Xing- yi- chuan est attribué au légendaire général Yu Fei, un héros du XIIe siècle qui vécut sous la dynastie des Song du nord (960-1127) et des Song du sud, ( (1127-1279). La redécouverte et remise en vogue du Xing-yi chuan est attribuée à JI Long Feng, aussi appelé Ji Jike), qui étudia le style sur le Mont Zhong Nan au XVIIe siècle. Il est considéré par toutes les écoles de Xing-yi comme le père de la méthode, et toutes lui font références.

2-Le Xing-yi chuan de l’école Cheng Ming.

Le Xing-yi de l’école Cheng Ming a un lien direct et continu avec les racines profondes du style original. Maitre Wang Shu Jin, émigré en 1948 à Taiwan afin d’y poursuivre son travail d’enseignement et de propagation des arts martiaux internes, fut un des héritiers de la tradition du Xing-yi et du Bagua de Zheng nan. Il est donc important de noter que sa transmission ne fut en aucun cas affectée par l’influence réductrice de la révolution « culturelle » de Mao, qui toucha la plupart des maitres d‘arts martiaux .Cette époque, de 1966 à 1969, vit s’instaurer l’interdiction absolue de pratiquer et d’enseigner publiquement, au point que plusieurs maitres furent persécutés, arrêtés, voire exécutés, certains, comme Wang Shu Jin, purent fuir la Chine. Tout ce qui comportait une dimension traditionnelle, littéraire, philosophique ou artistique, comme les arts martiaux internes, fut purement et simplement éradiqué du paysage culturel quotidien. Cette influence s’apposa encore jusqu’aux environ de 1976, certaines écoles et certains cours, pouvant être considérés comme des trésors nationaux, furent ainsi irrémédiablement perdus. C’est ainsi que peu de styles ont pu bénéficier, après 1976, d’une transmission complète. Les quelques maitres qui choisirent, malgré le danger, de perpétuer leur enseignement, durent le faire dans le plus profond secret. L’école Cheng ming Europe n’enseigne le Xing-yi chuan qu’aux élèves ayant préalablement assimilé correctement les bases du Nei gong et la forme complète du Zheng Zong tai chi chuan.

3- Les fondements du Xing-yi chuan.

Le Xing-yi chuan se fonde sur la théorie du concept yin–yang, corrélée aux cinq éléments et aux douze animaux. La théorie des cinq éléments ( Wu Xing chuan), (bois, feu, terre, métal, eau) directement issue de la médecine traditionnelle chinoise, puise son application martiale dans la manière de solliciter, selon chaque type de percussion, l’organe interne correspondant, développant ainsi l’énergie et la force spécifique à chaque technique (exemple, pour le bois, aidé, par l’énergie du foie, l’attaque, d’estoc, est pénétrante. Pour le métal, le sabre de mains, en corrélation avec les poumons, le coup est tranchant. Pour l’eau, l’attaque, en corrélation avec la les reins est dévastatrice comme un tsunami. Pour le feu, en relation avec le cœur, l’attaque est explosive, et enfin, déracinante pour la terre, en relation avec la rate. Le style comporte également le travail des douze animaux , (Shi er Xing ), qui complète et enrichit la théorie des cinq éléments. Tigre, cheval, frégate, ours, aigle, serpent, crocodile, coq, faucon, hirondelle, singe et dragon instillent une immense variété dans les techniques de combat, non seulement en percussion, mais aussi en poussées, tirées, soumissions, torsions, étranglement, piétinements et arrachements. La méthode est complétée par quelques enchainements traditionnels mixant éléments et animaux, dont l’exécution peut corroborer l’opinion selon laquelle le Xing-yi chuan serait bel et bien l’ancêtre du karaté japonais. Le Xing-yi chuan est un art de combat très linéaire, affirmée par la force interne d‘émission de l’adepte. Les formes sont conçues autant pour protéger le corps, que pour produire sur l’adversaire un effet de surprise, puis, de domination maximum. Chaque technique est conçue pour accéder à une efficacité maximum, applicable aussi bien dans un cas de légitime défense, qu’en combat libre. Le principe du Xing-yi chuan consiste également en un enchainement de mouvements fluides et continus exécutés grâce à une structure corporelle renforcée par la pratique régulière du Nei- gong et du Zheng Zong Tai-chi chuan. Le Xing-yi chuan est également idéal pour résister aux coups de l’adversaire, tout en émettant sur chaque technique, une force explosive. L’adepte avancé ayant assimilé ces trois familles techniques peut alors envisager d’aborder l’étude des armes traditionnelles avec, entre autres, l’épée, le bâton long, le bâton court.

4-Les bienfaits du Xing-yi chuan.

Du point de vue énergie et santé, le Xing-yi chuan permet de développer une cage thoracique souple, ce qui profite à la capacité respiratoire, donc circulatoire, générant une meilleure irrigation du cœur. La force élastique et explosive peut ainsi être cultivée, tout en favorisant le tonus musculaire et les connections psychomotrices. Le Xing-yi chuan est réputé, parmi tous les styles internes comme étant celui ayant la plus haute capacité d’accès à la force et à la volonté. Comme les autres styles internes, il contribue à considérablement renforcer les membres inférieurs, et à combattre l’ostéoporose.


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