1. Origines du qigong Cheng Ming.

Le qigong (travail sur les énergies) propre à l’école Cheng Ming est imprégné des notions philosophiques du bouddhisme et du taoïsme de tradition « yang sheng « (nourrir la vie). Ces notions visant au développement personnel et à la recherche d’une efficience optimale en toute circonstance pour tout individu dans un milieu donné, débouchent sur de très nombreux exercices découlant du travail postural. Tous furent concoctés par le maitre fondateur Wang Shu Jin, faisant suite à sa collaboration avec maitre Wang Xiang Zhai, le fondateur du Yi chuan- ou Da Cheng chuan. Cette notion interne conférée par la pratique du qigong, imprègne les pratiques martiales du Zheng Zong Tai chi chuan, du * Xing yi chuan, et Bakua Zhang* pratiques martiales composites de notre école. Ses origines ne peuvent être attribuées à une source unique, dans la mesure où cet aspect synthétique fut élaboré grâce à l’apport de plusieurs écoles de médecine chinoise, de plusieurs écoles de méditation, selon des conceptions philosophiques et religieuses complémentaires. Qigong est donc un terme relativement moderne, diversement nommé au sein des ces écoles composites. En 1973, furent découvert en Chine des fragments de rouleaux datant de 2500 ans, comportant des dessins explicatifs de certains de ces exercice destinés à se prévaloir de la maladie et à augmenter son bien être.

2. Les bases théoriques du qigong Cheng Ming.

Le qigong, ou « énergie «  ou « contrôle du souffle », également nommé « nei gong « , « contrôle interne du souffle », consacre une série roborative d‘exercices et de techniques en vue d’améliorer la santé et le bien être personnel, le renforcement et l’équilibre intérieur. Le qigong provient d’une combinaison de différents éléments culturels mis au point sur une durée de quelques cinq milles ans. Le qi gong est en tout cas la matrice des arts martiaux internes chinois, ainsi qu’une discipline issue de la médecine traditionnelle chinoise. Les autres éléments qui ont contribué à sa formation sont, outre les courants de méditation taôistes et bouddhistes, le yoga indien et les écoles d’arts martiaux internes, telles celles précitées*, et le Shaolin-chuan. Le qigong est basé sur le concept selon lequel plus la fluidité, alliée à la rapidité, à la synchronie du mouvement et du souffle sera assurée, plus grande sera seront l’équilibre, la force, la résistance et la capacité de l’individu à l’adaptation à l’environnement, ou à tout type de situation conflictuelle, mentale ou physique. La croissance de cet équilibre intérieur permettra d’améliorer et d’harmoniser ce que les chinois nomment les trois trésors, soit « jing », ou l’ « essence », terme incluant tous les fluides corporels vitaux, le «qi », « souffle ou énergie », incluant les sensations et toute démarche psycho physiologique . Le   « shen », ou l’esprit, terme couvrant l’état d’esprit, relatif à toute dimension psycho cognitive, consciente ou inconsciente. Les exercices de qi gong de l’école Cheng ming sont donc tous basés sur la quête du triple contrôle du corps, ( jing ), du souffle, ( qi ), et de l’esprit,( sheng).

  1. L’outil principal du qigong de l’Ecole Cheng Ming.

Les exercices posturaux sont connus en Chine sous le vocable de « zhan zhuan » (pole érigé). Ils consistent à demeurer dans une apparente immobilité entre terre et ciel, cherchant à la fois l’enracinement selon le pole yin et l’élévation de la tête vers le ciel, pole yang. L’immobilité n’est en effet qu’apparente, car l’adepte doit solliciter consciemment les milles connections intermusculaires et tendineuses que comporte le corps, tout en demeurant concentré selon un protocole respiratoire et surtout mental constituant l‘aspect le plus ardu de cette pratique. L’enracinement peut être travaillé sur un ou deux appuis, soit sur deux pieds ou un seul, selon une trentaine de postures, réparties en plusieurs groupes distincts, selon des positions de bras plus ou moins levés ou tendus Ils peuvent être déclinés également en bougeant les bras sur place, en se déplaçant avec les bras fixes, ou encore avec les bras mobiles, coordonnés ou décalés. Lorsque l’adepte s’est familiarisé avec cette pratiques si possible quotidienne, il y gagnera une bien meilleure perceptions de son corps, ainsi qu’une capacité respiratoire bien plus profonde et un mental de beaucoup plus calme , empreint du recul nécessaire à la gestion efficiente de tout type de situation conflictuelle, de la simple dispute conjugale jusqu’à l’ agression armée dans le rue ou l’annonce de la maladie ou de la mort. Ce travail sur soi par la pratique de la posture cultive donc , à la longue, ses ressources internes occultées par notre mode de vie, amenant petit à petit l’adepte à apprendre à émettre la force, l’énergie, le « qi », autrement dit, à la faire sortir, avec, bien entendu, une application ultérieure possible sur les techniques externes des trois arts martiaux de l’école, internes donc, donc , dans la mesure où ils sollicitent des compétences intrinsèques, sortant du cadre exclusivement musculaire et gymnique.des arts dits externes .

  1. La finalité du qigong et du yang sheng

Comme nous venons de le voir, le qigong de l’école Cheng Ming ouvre trois principaux pôles de croissance chez l’adepte. Dans le droit fil des substrats de la médecine chinoise traditionnelle, une meilleure santé générale s’installe généralement d’une manière durable, assortie d ‘un constant bien être. Une capacité de relativisation des aléas que la vie nous dépêche sur une base quotidienne nous permet de pouvoir relativiser tout type d’adversité, donc de sublimer le stress (capacité d’accentuer la perception d’une situation négative) (Hans Selye) ce stress peut être d’ordre physiologique, émotionnel, psychologique, comportemental, cognitif, ou tous à la fois. Ils entravent tous nos capacités d’adaptation à l’événement. (Hans Selye). Une puissante capacité d’auto défense habite enfin ceux des adeptes qui se donnent la peine de superposer ces techniques internes avec celles externes, jusqu’à être en mesure de les juxtaposer à tout moment, comme l’exsurgence d’une capacité devenue aussi naturelle que spontanée, comme un jaillissement d’imprévisible nouveauté …pour l’agresseur (H Bergson) . Mais là n’est pas l’objectif principal de notre pratique globale.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *