Qi- gong Yang sheng , ou « nourrir la vie »

Que cherchons nous en développant une telle pratique ?

 Pourquoi venons-nous nous inscrire dans ce type de stage ?  Que manque t-il à nos existences pour que nous entreprenions la démarche consistant à tenter de découvrir  ce bonheur intérieur , dont nous ressentons la présence latente, mais que nos modes de vie ultras rapides ne nous permettent pas de développer ; nous savons insidieusement, que tout réside en fait ,dans la connaissance intérieure, interne, implicite de soi même, et ce qu’elle soit le but que nous ayons en fréquentant ces pratiques, but  de bien être, d’accomplissement spirituel , ou but  martial, le second dépendant étroitement du premier.

Quels ont les  types d’outils qui nous permettent de découvrir, apprendre, puis maitriser cette pratique ?

1-Les mouvements gymniques plutôt dynamiques. (Technique complémentaires au yang sheng)

Ils ont pour objectif, acquérir et ou entretenir la souplesse articulaire et musculaire garantissant un équilibre à long terme du corps, selon une indiscutable répercussion sur l’esprit, donc sur le comportement et la performance améliorée dans tous les actes de notre vie :

Grue, sur les 3 plans de l’espace, sur place, sur un pas avant arrière, ou en circulant
Aigle, pied parallèles, ou une jambe,  puis l’autre avancée
Tortue, idem
Dragon, en sollicitant successivement les points de la ligne de centre
Ours, selon ses trois élément composites, et sa synthèse, seul ou par deux.


2- Les essais  ralentis de force sur tous les plans de l’espace.

 

 (Shi  li) (Shi : essai, li, force) . Il est important de ressentir la potentialité gestuelle liée à la multidirectionalité : Un geste peut être accompli dans le plan frontal, recelant ainsi les directions avant et arrière, dans le plan sagittal, ou vertical, recelant les directions haut et bas, et dans le plan transversal, ou latéral, recelant les directions intérieures et extérieures, ou droites et gauches.

Plan frontal, Shi li du crochet et de la lime, ( guocuoshili ) , tirer-pousser
Plan sagittal ou vertical, la vague,( bolang Shi, li)-soulever baisser 
Plan transversal, le drapeau dans le vent, (fengfanshili  )-écarter-rassembler
Plan multidirectionnel, la tortue sort de l’eau, ( jinguichushuishili) : la tete bouge, le buste aussi, mais pas les bras .

3 -Les mouvements lents ou à vitesse maitrisée d’étirement, assouplissement et auto massage, ou massage par deux.

Ils ont comme objectif de renforcer et entretenir notre capital physique
Qi gong des organes (cinq postures), à tenir plus ou moins longtemps
Qi qong des tendons  , en tenant ou pas chaque passage en postures
QI gong des méridiens, 
Auto massages avec le poing, la paume ou le tranchant des mains
Massage par deux, avec les mêmes outils, sur le dos du partenaire courbé.

4-Les postures  et le souffle

Objectif, se soigner, et, ou  pour ceux ayant une vocation et une formation complémentaire adéquate, soigner

-Posture du pieu, la plus répandue sur deux appuis, selon ses diverses hauteurs de bras, 
Au moins sept courantes, mais possibilité d’extension  jusqu’à 24 postures

La lance et le bouclier (maotunzhuang).

– Soutenir son petit trésor, ou tenir le bébé, (tuibaobe).

Empêcher les oiseaux de s’envoler (niaonenfeizhuang) .

Petit pas du tigre, ou écarter les nuages  (fu hu Zhang).

Soumettre le tigre, (fulongzhuaung)

– Tenir les ballons, ( zhuaquiuzhuang)..Etc…

Ces pratiques, si elles sont récurrentes et appliquées (voir travail de l’esprit) , ont pour conséquence de faire circuler et de diffuser notre énergie interne dans toutes les parties du corps ; il y a alors libération des tensions physiques, et surtout mentales.  Les techniques respiratoires consistent à se concentrer sur  notre volonté d’inspirer le souffle pur, et de recracher les souffles et les énergies viciées ; ce travail sur soi aide considérablement à tenir la posture plus longtemps, car elle accapare l’esprit qui n’est ainsi plus obnubilé par  le besoin de baisser les bras. L’esprit doit en permanence tendre vers un objectif de vigilance, de pleine conscience, afin de parvenir à une réceptivité optimale, selon un état naturel, notre état naturel qui n’exclut rien et qui capte tout .

5.  l’entrainement de l’esprit

Il s’agit sans doute de la phase ou de la partie la plus complexe de l’entrainement, tant nous sommes tous soumis à une vie trépidante qui remplit nos esprits ; ceux-ci éprouvent les plus grandes difficultés à se poser, à se reposer, tant ils sont entrainés , souvent malgré ,eux, dans un rythme, qui nous habite  même  lorsqu’on s’arrête,  et croit on, nous nourrit ; il semble qu’au contraire, ce rythme nous use, et surtout nous empêche de nous  retrouver seul parfois avec nous même, ce qui nous affaiblit lorsque nous nous retrouvons face aux  autres . Il s’agit de vouloir faire abstraction de son passé, lointain ou immédiat, de son futur, afin d’entrer en pleine conscient du moment présent, que nous avons l’insigne chance de pouvoir vivre ; nous devons pour cela nous aider par des visualisations de situations, de personnes, de fait positifs, en recherchant toutes formes de quiétude, en se dépouillant du corps par de longues respirations qui relient nos pieds à notre tète, comme le trait d’union que nous voulons être, dans l’instant présent, ici et maintenait, entre ciel et terre . Nous nous dépouillons ainsi du corps par le souffle, afin de tendre vers une vraie liberté intérieure, celle que rien ni personne ne peut nous ravir. Le principe du » body scan « nous aide également à introspecter, du haut en bas, chaque partie de notre corps, de façon à conscientiser celles des parties qui recèlent une tension, une rétention, une intention, alors qu’aucune d’elles n’est requise dans cet instant présent. Le fait de tendre son esprit vers un objet de focalisation peu s’avérer utile, (un arbre, un nuage, un coin de ciel) , par exemple à  éviter toute forme de dispersion . Il  s’agit alors de s’entrainer à acquérir, sur demande, un esprit libre, sans fixation, sans attachement, sans dépendance. Nous devons essayer lors des respirations profondes centrées que nous effectuons lors de la posture en esprit relâché   (Wuchi), de cracher l’’ancien , en expirant et d’avaler le nouveau en inspirant ; l’esprit a ainsi quelques chances de rester placé, et non plus de divaguer dans le vécu et ce qui est à vivre. Une longue plage de posture, recommandée le plus régulièrement possible, peut s’étage en trois phases :

 1 Accumuler 
Si l’on devient lucidement attentif, on dispose alors d’une extraordinaire énergie de l’attention, qui s’apparente à la liberté de l’esprit .

2-Diriger.
Si notre attention n’est pas projetée dans nos mains, même 10 000 techniques seront inutiles (Tesshu) .

3-Libérer 
Vivre l’instant présent, sans espoir et sans crainte

5- L es déplacements (bu fa)

Il s’agit, ni plus ni moins, que de déplacer la rectitude de notre posture, quel qu’elle soit, en prenant bien garde de conserver l’alignement hiératique que nous avons pris soin de construire lors de la pratique de la posture immobile  C’est un peu comme si nous déplacions un vase d’élixir précieux, dont il convient de ne pas disperser ou perdre une seule goutte ; il s’agit de marcher sans objectif ni destination, par ceque nous sommes déjà arrivés là ou nous sommes ; il s’agir de se déplacer très lentement,  en pleine conscience de la capacité de participation du moindre de nos groupes articulaires, musculaire sou osseux  .La sensation adéquate doit tendre vers celle de celui qui marche sur l’eau,  ou dont les pieds sont entravés par le poids de la neige, l’obligeant à survoler l’idée  que nous faisons de ces obstacles, en utilisant l’entièreté ,et la globalité de   notre corps pour nous mouvoir . Ces exercices peuvent  se pratiquer seul par deux, par trois, en se suivant ou se côtoyant, avec ou sans contact. (Bras  contre bras, selon un contact léger) .  Ils peuvent se faire lentement, ou rapidement, selon l’envie. Il s’agit de transformer le déséquilibra en équilibre, la tension en relaxation, l’agitation en calme.

 6 -Les danses libres, ( Qianwu )

Il s’agit là de la synthèse spontanée de nos acquis, selon notre enchainement de Shi li (essai deforce), de déplacement libres, circulaires, en triangle ou linéaires, avec ou sans explosions deforce, selon notre propre ressenti, sans le conditionnement d’un enchainement consacré, qui même s’il peut ,l’espace d’un temps de notre parcours, s’avérer formateur, risque, sur le long terme, de trop conditionner notre potentialité selon un modèle qui ne lui correspond pas forcément . Qianwu doit s’effectuer selon le rythme que l’on a choisi, dans lequel on se sent bien, sans crainte du regard des autres ; il peut s’apparenter, en regard des autres arts, à l’expression libre d’improvisation théâtrale, au chant spontané à capella, ou au trait libre du peintre qui part à l’aventure sur la toile, mais sait  ou et comment il va, car son esprit le guide.

Si les mots que tu vas prononcer ne sont pas plus beaux que le silence, alors ne dis rien   Si le mouvement que tu vas accomplir n’est pas plus beau que l’immobilité, alors ne bouge pas.

JC Guillot, sur des notes de Christian Ribert

ST Germain au Mont d’or, 4 novembre 2011


0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *