à Lyon, 20 et 21 mars 2010, au dojo Croix Roussien.

Sommaire

1-Participants

2-Historique du parcours de l’animateur et infos diverses

3-Pratique thérapeutique : Yang chen gong

4-L’étude du combat :

– Ji Ji zhuan
–  shi li
Mucabu (déplacement)
Fa li
Tuishou
Shi shong (travail du son)

-5-Réflexions personnelles.

1-Participants.

Une quarantaine de personnes environ ont participé à ce stage répartis sur les quatre demi journées,  dont le groupe lyonnais dirigé à Rillieux  et à Messimy par Joël Issartial, celui de la Croix Rousse dirigé par Arthur Fakrikian.

Quelques participants venus de Suisse,, de Marseille , de Provence,  quatre du dojo Atemi Mont d’or, et de nombreux électrons libres , issus de diverses disciplines martiales ou thérapeutiques. L’ambiance est excellente et conviviviale, chacun venant saluer  tout le monde, se présentant, et déclinant sa provenance géographique ou technique.

Les traductions sont assurées par Laurent Chircop – Reyes , 24 ans, remarquable adepte, élève de Maitre Guo dans un groupe marseillais.

2-Présentation et parcours Guo Gui Zhi

Le Maitre  choisit de prendre presque une heure sur les deux consacrées à l’entrainement du samedi matin, pour nous parler de son parcours, des  relations humaines issues du groupe qui s’est crée depuis sa dernière visite en France, qui date de cinq ans ; il explique avec beaucoup d’émotion que compte tenu de ses 78 ans, il n’est pas sur de pouvoir revenir.

Il espère donc que sa pratique va maintenant faire tache d’huile, grâce à la petite structure en place. Une grosse demi heure est ensuite consacrée à commenter les diverses tensions et inimitiés qui semblent déjà sévir au sein de cette jeune organisation, ce dont je me serais bien passé. … !!

Maitre Guo semble ensuite vouloir mettre un terme à de rumeurs selon lesquelles il ne serait pas l’un des derniers descendants du fondateur , ce qui semble énormément l’affecter, rumeur qui vont jusqu’à  sa soi disant incapacité à montrer, justifier et enseigner l’essence du YI chuan. Maitre Guo enclenche ensuite sur son parcours ; sa jeunesse a été consacrée à l’étude du Kung Fu, ou il excella puisqu’il remporta quasiment tous les trophées existant en compétition. Le fondateur du Yi chuan ,  Maitre Wang Jian zai a étudié, entre autre base de Hsing Yi, de nombreux autres martiaux internes chinois, dont le Yi chuan est la synthèse, discipline créée  vers 1920 en chine ; les japonais furent les premiers à s’intéresser à cet art, et à venir se former en Chine ; à cette époque de nombreux défis étaient lancés, et maitre Guo, très souvent sollicité pour les relever, n’a jamais failli ni n’a jamais été vaincu.

Maitre Guo insiste sur la pureté de sa démarche en Occident, démarche qui consiste à développer et médiatiser son art, en essaimant des groupes en Italie, en France et au Canada et si possible , ailleurs . Il rappelle qu’il ne persiste pas dans cette démarche selon un objectif d’enrichissement personnel,   puisqu’il finance lui même ses  aller retours en avions, mais qu’il le fait pour la promotion de la méthode.

Il subdivise justement cette méthode en deux parties

 

-La pratique thérapeutique

-La pratique pour le combat, mais uniquement pour les gens ayant acquis un niveau de santé suffisant  .Son discours, logique, rassurant, mais déjà entendu,  constitue sans doute la base  du crédo de nombreux groupes occidentaux autonomes.

2- La pratique thérapeutique

Elle peut se nommer « Yang Chen Gong » , selon un travail de postures et d’étirements  propre à revitaliser l’ensemble du corps et à permettre à chacun, et à chacune, jeune ou moins jeune, de garder jusqu’à un âge avancé, une forme optimale.

Maitre Guo nous avertit toutefois sur le fait qu’il convient de s’enlever de la tète que la compréhension, meme intellectuelle de cette possibilité, ne peut s’obtenir en quelque heures de stage, mais qu’il s’agit d’un travail sur soi sur le long terme ; il nous explique que sur les recommandations de son maitre, il réussit  à guérir un ulcère tenace à l’estomac, à force d’opiniâtreté dans la travail postural quotidien

De nombreuses personnes , surtout en occident, ne parviennent  ni à comprendre ni surtout à admettre que la santé peut se trouver renforcée dans la pratique sérieuse des diverses postures du Yi chuan ; cela peut , entre autres, s’expliquer par le fait qu le postural réitéré doit comporter , avant tout et surtout, un grand relâchement corporel, mais aussi mental , propre à favoriser la circulation générale du sang , propre à éradiquer toutes forme de blocage, dans toutes les parties du corps. L’adepte doit introspecter  son corps lors de ses travaux de posture, afin de vérifier si les cinq étapes constitutives du travail sont bien respectées :

1-   Relâcher l’ensemble du corps

2  –Relâchement  plus particulier des épaules

3—Relâchement plus particulier du bassin

4-  Relâchement plus particulier  des jambes, pas trop pliées

5 –Examens de toutes  les articulations qui doivent être incurvées, sans être tendues.

Maitre Guo insiste sur la proximité existant entre le relâchement cérébral  automatique lors du sommeil, et celui, voulu, élaboré, lors de notre travail postural.

Le signal tangible selon lequel un résultat probant est obtenu, est lorsque l’adepte ressent tout simplement une chaleur s’installer au fond de lui

Dans ce cas là, il est possible de dire qu’il y circulation des forces, des énergies, qu’il y a « qi gong « ; lorsque cette chaleur s’installe, elle contribue à malléer le corps comme la flamme peut malléer le fer pour fabriquer une lame  de bon aloi.

Comment concevoir son entrainement.

Il convient de se rendre à son entrainement avec beaucoup d’entrain, et non pas avec l’idée de se rendre à une corvée à laquelle on accepte de souscrire, par acquis de conscience et par devoir ; dans ce cas là, Maitre Guo explique que le résultat n’est pas le meme.

Il n’y a pas de meilleur moment dans la journée, meme si le matin semble receler des temps plus favorables à ce genre de pratique, moins conseillées le soir avant de s’endormir.

A l’intérieur de soi, il convient impérativement de se départir de toute dimension colérique, agressive, impétueuse, ou revancharde ; il convient au contraire d’installer en soi ce qu’il appelle le sourie intérieur, soit un état d’esprit résolument ouvert vers l’aspect positif des relations à autrui et la politisation des situations en cours, meme si celles-ci ne s’y prêtent pas forcement. C’est ce que l’on appelle « reposer le cerveau  »

A l’extérieur, autour de soi,  il est préférable de pratiquer dans la nature, ou au mieux, dans un local sain et aéré ; en tout cas, toute forme de pollution est à prescrire, comme l’est un footing dans un centre ville encombré par la circulation.

Le principe de «  ajouter –enlever »

L’adepte désirant progresser en  bien être, en force, en explosivité, en efficacité ou en efficience, doit admettre le principe selon lequel il ne peut pas se contenter de produire toujours la meme qualité ou quantité d’entrainement : il doit savoir augmenter les doses en terme de durée, soit tenir plus longtemps la posture , en terme  d’intensité, soit davantage fléchir sur les jambes, ou de fréquence, c’est à dire pratiquer plus souvent, intensité , durée et fréquence pouvant être astucieusement panachée en vue d’un progression harmonieuse  corrélée et adaptée à à la morphologie, l’âge et la motivation de chacun(e).

Augmenter le niveau de pratique en ajoutant du temps, consiste ainsi à augmenter la capacité de  production et de circulation de chaleur interne

Le meme principe doit absolument être respecté dans l’autre sens, selon lequel l’adepte prenant de l’âge, perdant sa motivation compte tenu des ses priorité de santé, par exemple, doit accepter d’adapter son volume de pratique, éviter les exercices durs de combat, surtout avec des adversaires plus  jeunes, , et se diriger petit à petit vers un pratique l’amenant à modifier ses objectifs, consistant à viser , avant ou , une meilleure santé., ou en tout état de cause, le maintien du niveau de santé que l’on a acquis !!

Maitre Guo explique qu’il n’est pas raisonnable de vouloir pratique l’art du combat si l’on n’est pas détenteur d’un degré de santé suffisant. ; La pratique posturale est susceptible de nous forger un degré de résistance suffisant pour nous permettre d’aborder le combat, mais tout en prenant en compte, et ce à tout âge, les avertissements et les messages que ne manque de nous adresser notre corps , mais que nous n’entendons, ou n’écoutons pas suffisamment et souvent.

Afin d’étayer son propos, Maitre Guo nous propose ensuite l’apprentissage de deux  exercices  simples de décontraction et d’étirement, qu’il préconise après les plages de posture, afin de retrouver un peu de mobilité, et chasser l’engourdissement éventuel

1-Jambe écartées largeur d’épaules, transférer successivement par le talon levé, le poids du corps  à droite , puis à gauche, selon un mouvement de balancier des bras , les doigt des deux mains  étant lancés parallèlement et concomitamment vers le haut , puis relâché vers le bas, le souffle étant léger et adapté au rythme de ce mouvement exécuté sans tension.

2-Jambes écartées , largeur d’épaules, talons levés,  extension des bras , paumes vers le ciel ,doigts entrecroisés, pousser  avec le bassin rétro- versé, puis, baisser les bras par les cotés, , remonter par le bas vers le centre, extension vers l’avant, , revenir vers le buste, et fléchir les jambes le plus bas possible, bras ballants, dos droit, tete verticale, , bai hui connecté au ciel.

Cet exercice permet d’opérer un travail d’étirement en profondeur sur les trois plans de l’espace, sagittal, transversal et frontal.

3-La pratique du combat.

Maitre Guo insiste encore sur la nécessité de posséder une bonne santé, pour prétendre aborder l’étude du combat

Cette étude comporte plusieurs étapes :

-L’étape thérapeutique

-L’étape de la posture sur un appui

-L’étape de l’essai de force

-L’étape du déplacement simple

-L’étape de l’explosion de force

-L’étape des pousses- mains

-L’étape du combat libre

1-L’étape thérapeutique, selon les 24 postures diverses, selon son livre très médiatisé, dans lesquelles chacun puise celle des postures qui lui conviennent, en fonction de son âge, de sa morphologie, de son orientation, de son niveau, et de ses objectifs.

2-L’étape de Ji Ji zhuan (posture sur un appui)

Cette posture, sur un appui, constitue la base de l’étude du combat.

Soixante dix  pour cent du poids du corps doit être placé sur la jambe arrière, les trente pour cent avant, servant à équilibrer avec la jambe avant. Il s’agit de penser, en pratiquant, défense –bouclier avec le bras avant, lance- attaque avec le bras arrière.

Je constate que la jambe avant se trouve, selon sa propre manière de faire, davantage ouverte vers l’extérieur, qu’elle ne l’est dans la manière de faire de Wang Shang Wen  et des ses élèves. Le port des bras est également plus relâché, mais plus large et plus ouvert, et surtout, le port de mains soins structuré, soit sans paumes  tournées vers le buste,  plus relâchées, avec seulement une présence mentale dans les mains, placées dans le prolongement de avant bras. Me Guo insiste sur l’extrême nécessité de pousser le point extrême  de la tête vers le ciel (bai hui).  Le regard doit être placé dan le prolongement de la main avant, qui prédomine un peu sur  celle arrière.

La jambe avant pousse vers l’avant, avec le talon légèrement relevé

La hanche de la jambe arrière pousse le genou de la jambe avant

Cette posture est en fait constitué selon la conception d’une  ligne d’appuis : cheville- genou hanche- coude- épaule-tète ; la détente pendant la pratique est également de mise, entrainant une respiration profonde et apaisante ; Maitre Guo ne précise pas quel type de pensée doit nous habiter pendant cette pratique, ce que j’omets regrettablement déposer comme question

La fréquence et la durée de l’exercice doivent  être quotidienne, l’intensité contrôlée selon les limites  notre corps, si l’on désire accéder à l’efficacité. Il est bien sur important de pratiquer sur les deux jambes, en changeant lorsque la posture devient dure et difficile à supporter

Les limites sont propres à chacun ; il est important de persévérer, de savoir et de vouloir souffrir pour améliorer une sensation de force profonde, dont l’affirmation progressive va aller en se précisant au fur et à mesure de l’accumulation de notre temps de pratique.

Une conscience corporelle biomécanique va alors s’installer en nous, révélant de schèmes fonctionnels, des engrammes psychomoteurs propres à nous faire de plus en plus clairement ressentir le l’existence, le trajet et l’intensité potentielle du « chi », et de son pouvoir d’explosivité latente, que l’on peut cultiver avec les essais de force. (shi li) .

3-L’étape des shi li ,(  ou essais de force)

Le shi- li, ou essai de force, consiste à installer une force élastique ( faling ?), entre entre le corps et ce que ce dernier vise directionnellement par l’intention (–Yi)

Les shi li se conçoivent selon trois  travaux d’approche, répartis entre les trois plans et les six directions de l’espace, qu’il nomme aussi, les six forces (Liu li)

Maitre Guo insiste, à cet effet, su un point qui lui semble primordial, selon lequel il estime qu’il est inutile d’aborder le travail des shi- li sur  les plans transversaux (droite –gauche)  et sagittaux (haut –bas), dans la mesure où suffisamment de niveau n’est pas acquis sur le plan frontal, soit avant- arrière, qui constitue pour lui la base essentielle  de cette étape.

Il entend par » prise de niveau », l’installation du ressenti des forces contraires équilibrantes et coordonnées) , qui font que la force (li) ne peut se propager avec un bras, si elle n’est pas contrebalancée par un équilibre avec l’autre bras (tenségrité)

Il convient donc de construire cette perceptibilité sensible avec le principe de serrer –relâcher, en plaçant un point de relâchement entre les deux points de contraction, l’un vers l’avant et l’autre vers l’arrière,( lorsqu’on travaille sur ce plan), le principe étant  le meme lorsque ‘on travaille sur les autres plans, et ce d’autant plus que les dimensions sagittales et transversales sont fondamentalement  empreinte de la notion avant –arrière, considérées comme matrice basique. Les premières sensation avant arrières permettent de plus rapidement saisir celles  liées aux quatre autres plans de l’espace.

Maitre Guo insiste sur le fait que les mouvements de grande amplitude sont réservés aux débutants, afin deleur permettre de prendre les bons repères spatiaux ; un fois que la sensation commence à s’affirmer, voire à s’installer, il est essentiel de réduire progressivement l’amplitude des mouvements, jusqu’à ce qu’ils deviennent des micros mouvements directionnels internes, quasiment invisibles de l’extérieur : n’est ce pas dans cette mesure que l’on peut évoquer la mobilité dans l’immobilité, la question devenant  donc de savoir, si il est possible de « bouger « à partir de « pas bouger » !

4- L’étape du déplacement simple  (Mucabu).

Maitre Guo, lors de son long discours, nous fait part de ce qu’il estime être le rôle capital de la marche, aussi bien dans l’étape thérapeutique, que pour celle de l’élaboration d’une force en vue du combat. Il estime que si la posture, ou les exercices génèrent une évidente pénibilité, la marche, selon lui, le déplacement en général, en recèle bien davantage, dans la mesure ou la mobilité des jambes, en plus du travail  postural, est sollicité.

Il considère tout d’abord qu’il convient de savoir bouger, dans tout art martial, et pour cela apprendre à marcher, ce qui constitue selon lui,  le fa – li du bas du corps ; le déplacement recélerait donc un capacité explosive ; la posture sur un pas de JI Ji chuan constitue d’ailleurs une forme de pré-déplacement,  porteur d’un posture reproduite sur le pas suivant, mais sans qu’il y ait, à aucun moment, la perte d’intention (Yi) propre à ce type de travail sur soi. Le corps bouge alors comme s’il était accroché par un élastique, en mettant un maximum d’attention sur la zone du cou, comme si c’était lui qui tirait l’ensemble du rachis vertébral, puis par voie de conséquence, du corps entier, lors de l’exécution d’un pas

Les bras, quelque soit leur position,  utilisation  ou forme  momentanée, doivent équilibrer l’ensemble de part et d’autre du buste, comme le font les funambules.

L’équilibre doit absolument être maintenu, que l’on avance ou que l’on recule ; il est donc recommandé de ne pas pencher en avant, et de respecter le sacro saint principe de la rectitude spinale, déjà enregistré cet été en Chine, puis avec Nicolas Ivanovitch, enfin,  avec Paolo Maganato et l’école de Wang Fu lai . Il convient de se mouvoir lentement, comme si on était immergé dans un liquide épais, nous obligeant à des efforts profonds pour le déplacer avant de nous déplacer .Le talon du pied arrière ne doit en aucun cas être levé, de façon à ne pas disperser la force d’appui sur le sol, la force de la terre, selon la conception culturelle chinoise ; cet appui  permet, lors de la pratique du combat, de donner , avec l’autre jambe, des coups de pieds  conséquents.  La tète doit tutoyer les astres, comme si elle était pendue au boutre d’un fil ténu, mais éternel.

Maitre Guo nous propose , à titre d’entrainement, un marche thérapeutique fort intéressante, selon les principes ci-dessus, mais en partant avec les  bras largement, très largement  ouverts, au point de faire béer les charnières pectorales des  plexus sternaux et solaires,  puis en engageant le pied avant de ramener le bras avant devant, sur le ligne de centre, la tète et le ou se dirigeant, en tenségrité, dans l’autre sens ; le déplacement de la jambe arrière  amène l’autre bras ; tout ceci sollicite quasiment tous les groupes musculaires du corps

Ce travail est très connexe à celui de « hai » (ramper en japonais du Tai – ki- Ken ); il permet simplement de varier les postions de bras, et proposer des alternatives aux élèves

Il existe bien entendu d’autres types de marche, que Me Guo n’aborde pas lors de ce stage, compte tenu du temps  limité qui lui est imparti .Je pense notamment à Sancabu , la marche en triangle, avec le ramené du pied arrière pour consolider le pas, ou la frappe que port ce pas. Le déplacement peut bien évidement être assorti de tous les types de shi li multidirectionnel, ainsi que de fa li.

4 -L étape du fa li. (explosion de force).

Les principes du fa- li, ou explosion brève de force, sont les mêmes que ceux du shi li, dans la mesure ou dans les deux cas, le principe des six forces (six directions)  est pris en compte.

Me Guo,  pour nous faire comprendre  le principe de fa – li, établit une métaphore avec l’arbre et ses racines,  qui bouge selon la force du vent, dont les branches se déplacent,  mais sans que ses  racines ne soient déstabilisées.

Il convient donc d’apprendre à créer en soi un sensation de vent intérieur, modéré et lent pour les shi- li, tempétueux mais bref pour les fa li.

Lors des fa li, les muscles étant relâchés, ce sont les tendons qui sont sollicités,  et qui par la meme, se développent et prennent de la consistance. Maitre Guo nous explique, ce qui me parait essentiel, que les forces des » cinq tendons » doivent être développées, épaissis  au maximum : Il entend par les cinq tendons, les deux creux poplités, soit le groupe tendineux situé derrière les genoux, les groupes  tendineux de derrière les aisselles, et enfin celui du cou, sans doute le meme que celui qui pilote les déplacements. Un élastique » général » invisible et purement mental, voire kinesthésique,  doit relier entre eux ces groupes tendineux, de façon à ce  que la sortie de force ne soit pas  produite seulement d’un coté, partiellement par un membre, ou un groupe de tendons , mais rassemble,  tout ce que le corps peut compter de forces disséminées,. et éparse, par l’intermédiaire de ce canal ,  l’espace d’un instant bref,  unifié. C’est un peu comme si on parvenait à maitriser un courant alternatif violent, que l’on peut diriger là ou on le veut .

L’utilisation et la culture du volume des tendons va nous procurer, sur le long terme, cette efforce élastique profonde et vivante. Me Guo précise que lors de l’exécution de ces fa- li, les cheveux doivent se dresser sur la tète (j’avoue avoir du mal !!), les lunules des ongles doivent  comme sortir du bout des doigts, la force dans les chevilles et dans les poignets devant, en l’instant bref de la sortie d force, être maximales. La réussite du fa- li est basé en  meme temps selon les cinq  principe  d l’intention, (Yi), de l’âme , (zhi) ; de l’esprit, (shen) ; de la force, (li) et du souffle ( chi) , mais aussi selon le rapport au cinq éléments, chaque éléments correspondant à des types de parties du corps, comme les os correspondent, par exemple au métal ; les quatre autres rapports n’ont malheureusement pas été cités, j’espère être en mesure de les récupérer par l’entremise d’un des correspondants, québecquois, italien marseillais, voire parisien, qui liront peut être ces notes,

Nous n’avons pas pratiqué de fa- li lors de ce stage, Me Guo s’est contenté d’en démontrer quelques uns, avec un partenaire, mais sans nous demander d’essayer ; a-t-il jugé que notre travail n’était pas assez avancé au travers des première étapes, que nous ne produirions que des sorties de force contractées ? Je ne suis pas loin de le penser ; en tout cas, les sorties de force que lui a produite,  ont semblé électriser et largement déstabiliser les partenaires avec qui il a démontré… !

5-L’étape du pousse main

Le tuis hou, ou pousse main, constitue une étape essentielle dans l’abord du combat, dan la mesure ou il s’agit du premier type d’exercice au cours dquuel on est en contact avec un partenaire. Il s’agit bien en l’occurrence d’une notion de partenariat, d’entraide, l’un servant de faire valoir à l’autre, sans déploiement de violence, de compétition, ou de concurrence.

Lors de ce stage, nous n’aborderons pas tous les types de pousse main ; nous ne travaillerons que le premier, le plus simple, celui de base, qui reprend et comporte tous les principes posturaux et ceux  du sh li,  avec détente et vent intérieur, que l’on s’effocre de communiquer à l’adversaire, selon une recherche de dialogue, et non de dispute tactile.

Je note quelques différences intéressantes avec ce que je j’ai moi-même appris et transmis à ce sujet,  que cela soit lors de ces vingt cinq dernière années, ou lors de mon stage cet été en Chine.

1-La position de base est plus basse, les genoux davantage fléchis

2-Les pieds sont contre ceux de l’adversaire, générant une plus grande proximité

3-Les poings sont légèrement fermes, les poignets souples servant à absorber la force de l’adversaire ; il m’est explique quele fait de fermer les poings permet de mieux résister à une poussée qu’on ne le fait avec la main ouverte, ce qui est loin de me convaincre, tout du moins en ce qui concerne la personne avec qui il m’est donné de travailler cet exercice  lors de ce  stage.

4-Le trajet du bras et du poing  est résolument circulaire, visant l’épaule  extérieure de l’adversaire, ce qui permet d’anticiper sur sa défense potentielle

J’avoue avoir été gêné  en testant cette façon de faire avec Laurent Reyes, élève de Me Guo à Marseille. Le principe du tuishou est basé sur le rapport des forces contradictoires (tenségrité) , un main compensant ce que faire l’autre, afin de générer une force déséquilibrante ; ainsi, quand une main descend sur la garde de l’adversaire, sa force ne sera jamais aussi importante que quand l’autre bras monte ; ainsi, lors de tui shou  plus libres, il nous est démontré que lors que le buste penche dynamiquement dasn la direction opposée ou la force est lancée  sur les bras de l’adversaire, celui-ci n’en est que plus vite et mieux  déséquilibré et désorienté.

Je note, à la va vite, quelque principes constitutifs de la base du tuishou, selon les quels le travail des hanches, précédent celui des bras, est primordial.

Une main assure les forces en tenségrité, c’est la main » yin, » attentive, l’autre est multidirectionnelle, c’est la main » yang », légère, disponible mobile, volatile.

Les principes du « pao «-  «  ze  «  sont également important, selon lequel « pao », ou tourner, envelopper, et « ze », droit, direct, se succèdent, en changeant de hauteur, de main

6-L’étape du combat,( sanshou ).

Nous n’avons pas non plus pratiqué d’exercices de combat,  lors de ce stage, bien qu’il m’ait semblé comprendre qu’il existait un degré intermédiaire entre le tuishou et le combat, ce que je  n’ai pas eu le temps ou la présence d’esprit de noter.

Maitre Guo explique, selon la question d’un des enseignants organisant le stage, que lors des pratiques de combat, le rôle des pieds et des coups de pied est primordial ; il explique qu’il forme ses combattants avant tout avec les coups de pieds, alors que certaines tendances du Yi chuan privilégient, au contraire la garde haute, et les techniques du poing selon les cinq éléments du Hsing yi..

Je remarque, lors de la démonstration entre Laurent Reyes et un prof dAïkido, que le premier utilise énormément, lors du tui shou, le pas tournant du Pakua ,  essayant ainsi de rentrer sur le centre de l’adversaire.

Une des participantes explique que bien que ne désirant pas pratiquer le combat, elle aurait souhaité assister à un assaut entre deux anciens de bon  niveau ; rien de tel ne se produira lors de ces atge, si ce n’est ce travail , au demeurant assez intéressant en tuishou, démontré par Laurent Rey et me semble t-il un prof d’aïkido.

7- Le travail du son  .

Maitre Guo considère qu’il existe trois niveaux dans le buste, la zone sternale, la zone pectorale et la zone abdominale, chacun d’entre eux étant susceptible de genre ou produire un son différent ; j’observe que chaque niveau a sans doute une correspondance énergétique  avec les chakras, selon le schéma ayurvédique ou taôiste.

Ce son est en tout état de cause produit pas un lâché bref sonore issu d’une respiration profond inversée ; le son du bas abdomen est le plus puissant, car issu du fond de notre être

Maitre Guo démontre ces trois types  de son, ; il parait évident qu’un nette différence existe entre eux, selon par quelle hauteur de buste et de chakras il a été  émis

Maitre Guo explique que le fait d’adjoindre ce lâché sonore bref améliore considérablement la qualité de nos fa li, puis de nos techniques de combat J’avoue ressentir beaucoup de difficultés à émettre quelque son que cela soit lors de mon travail  , sans doute par manque d’habitude, ou peut être selon un profond phénomène de rejet de ce qu’a été  pour moi les superficiels « kiai » du karaté dit traditionnel

Réflexions personnelles.

J’ai trouvé maitre Guo impressionnant ; impressionnant non pas par ses qualités de combattant  puisqu’il ne qu’il ne nous les  a pas dévoilé…. mais dont je ne permets toutefois  pas de douter ; il a une réputation de « tueur », de dureté dans l’échange,  de praticien « pas commode » lors des démonstrations,  aura  qui l’aurait suivi tout au long de son parcoure, voire, dit on lors de premiers stages qu’il animé en Europe, ; par ailleurs , son regard , froid, décalé avec son constant sourire bonhomme , et surtout son simple toucher de doigt lors des corrections m’ont fait pressentir la détermination et l’explosivité » latente de ce qui est , ou fut un guerrier sans concession.

Maitre Guo m’a  en fait semblé impressionnant de par …. la gentillesse qu’il a prodigué à chacun et à chacune, lors de ces deux jours  . J’ai été ainsi  profondément surpris et ému, car peu habitué à autant de prévenance avec des inconnus, alors que certains maitres méprisent et humilient publiquement leur plus fidèles anciens.

Maitre Guo est allé observer,  parler, toucher,  a pris la peine, avec son interprète, de corriger chaque participant, établissant pour l’un, l’une ou l’autre, des commentaires sur la qualité de son travail et de son niveau, (qu’il dit être en mesure de déceler rien qu’en voyant la stature et posture de la personne), comme s’il voulait laisser une trace indélébile sur l’ellipse du parcours de chacun.

Je me suis par ailleurs demandé si le fait qu’il n’ait pas souhaité, ou peut être… pu montrer davantage de choses  au niveau du combat n’était  justement pas ce qui lui qui avait valu, en début de stage, de devoir justifier son encore capacité à démontrer et à enseigner ; je me suis senti peiné à cette idée.

Maitre Guo n’a , après tout à faire qu’à une majorité  de  débutants lors de ces stages et meme si ceux-ci recèlent quelque anciens  ou quelques uns plus expérimentés, ne sommes nous pas pour lui que des débutants ?  La qualité pédagogique et très logique de la progression de sa méthode  nous propose d’entrer dans le vif du sujet selon ce qu’il estime être son secret : une pratique quotidienne adaptée à notre personne, à notre âge : cela ne constitue t-il pas un graal suffisant pour nous permettre de tracer notre route, sans qu’il soit, à 78 ans , amené à nous révéler le sommet , ou de ce qui reste du sommet de la sienne ?

J’ignore si j’atteindrai cette longévité, soit 78 ans ; en tout état de cause, je souhaite vivement être en mesure de posséder à cet âge là la santé et la force physique qu’il est e encore  en mesure de déployer, meme s’il ne montre plus qu’il peut  casser plus la figure aux gens.

Dois-je en conclure que je dirige insidieusement ma quête vers des exercices davantage à connotation énergétique que martiaux ? Ou alors ma quête se dirige telle vers des pratiques énergétiques fondamentales susceptibles de déboucher sur quelque chose de radicalement martial ? Je suis toutefois certains que le combat avec casques et gants ne me convainque plus de par son coté trop ludique et trop sportif, qui enlève toute notion de réel danger, puisque les sanctions sont,  somme toute, supportables en cas de  défaite ; le combat que ne nous a pas montré Maitre Guo ne recèle t-il ; pas, comme me l’ont dit Kenji tokitsu et Wang Shang Wien, un aspect définitif  et rédhibitoire qui n’a rien à voir avec la technique , les fondamentaux, les tao, les katas , tout  ce avec quoi nous avons été formé,  ou peut être , malheureusement… déformés , ?

Je trouve toutefois surprenant, que , comme beaucoup de chinois, Maitre Guo, parallèlement à son discours de  tension vers la santé, ait la très détestable habitude de fumer abondement , ce qui ne contribue en aucun cas à renforcer et justifier  ses objectifs ; j’ai déjà vécu cela cet été avec Wang Shang wen et ses disciples, qui eux, fument pendant le travail postural… et même les tuishou ::

Je ne pense que je reverrai un jour Maitre Guo ; il nous a pourtant tous incité à lui rendre visite à Datong, ville minière épouvantable du nord ouest de la Chine.

La formation que nous pourrions y recevoir serait peut être toute autre ?.. peut être pas ?

C’es justement ou habite aussi, Wang Shang Wen disciple d’un autre élève direct de du fondateur, apparemment en lutte d’influence avec le clan de Guo.

En tout état de cause, le discours et la quête de Guo ne m’ont pas semblé différer énormément de celui de Wang Shang Wen ou meme  de Kenji Tokitsu, ou d’autres que j’ai rencontré, suivi, ou plus simplement,   lu..

La quête du graal consiste non pas à trouver, par la multiplication de rencontres avec des maitres de tous poils, par  l’expérimentions, brève ou longue,  de nouvelles méthodes dites radicales comme   Jisen, Aunkai, Systema ,le Yi chuan ou d’autres,   un ciboire en or  intégral incrusté de pierres  précieuses  universelles , mais à creuser chaque jour la terre avec ses mains, ave ses dents, pour y planter et y faire croitre, suffisamment  profondément l’arbre de notre épanouissement   personnel . Celui-ci doit être adapté à notre âge, à nos objectifs fixés enfin raisonnablement , en fonction de la  conscience de notre temps, soit celle de notre époque et de ses contraintes prioritaires ; ne voyons nous pas que ceux qui ont tenté d’en transgresser les limites ont sans doute acquis un niveau supérieur, mais ce non sans attenter à leur intégrité physique, et surtout en se décalant par rapport à la réalité du quotidien…Prévert disait, « avant de tutoyer l’irréel, il convient de savoir composer avec le concret » Il n’est effectivement  pour cela pas utile de puiser dans les textes de la sagesse orientale ; il suffit de se référer à notre bon vieux Jean  de la Fontaine et de relire  sa fable

« Le laboureur et ses enfants »

C’est là le message  que maitre Guo gui zhi a simplement voulu nous  faire  passer en ces 20 et 21 mars, éclairant simplement notre parcours d’une lanterne banale et éternelle, occultant ainsi le coté empli de ténèbres  du combat.

ST Germain au Mont d’or, fin mars 2010

Jean- Claude Guillo


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