Participants : 50 environ

-Toute l’équipe pédagogique de dojo Atemi Mont d’or, soit 5 personnes.

-Une vingtaine de membres du dojo Atemi Mont d’or, ou d’élèves des deux autres cours dont j’ai la direction,  à Neuville et à ST Geins,  qui se répartissent sur les trois  demi journées,  au gré de leur disponibilité, ou de leur  choix didactiques,

-Une délégation de cinq personnes du dojo Sakura de St Julien en Genevois, dont les enseignants.

-Une délégation de deux personnes du dojo « La tortue en ékilibre », de Sallanches, dont l’enseignante.

-Deux enseignants du dojo de Grenoble

-Une forte délégation d’adeptes Yoseikan Rhône alpins  , ayant accès à ce stage en contrepartie du prêt de la salle, ce  dont nous les remercions chaleureusement.

-Une délégation de quatre personnes du dojo Tokitsu Ryu de la  Verpillère   , (38), dont le professeur.

Deux personnes du dojo Lello, de Lausanne, Suisse, dont le professeur.

Les autres dojos de l’école n’ont pas délégué de représentant; la plupart d’entre eux n’ont d’ailleurs, comme à l’accoutumé, pas meme daigné répondre  à nos messages d’informations et à nos relances. Fort heureusement, l’assistance est suffisante pour justifier le maintien du stage et honorer les tarifs de l’intervenant.

Programme pédagogique sollicité.

Nous sollicitons préalablement par courriel, auprès de Ttrfi , le programme suivant :

Qi Qong : le réveil du Phoenix et ses variantes, exercice  ayant me semble t’il déjà subi plusieurs variantes et modifications .Un point doit donc être fait pour pouvoir transmettre aux élèves, si possible en connaissance de cause.

Tai chi ; étude de la quatrième section : nous ne dépassons que rarement la troisième section en stage, et bon nombre de mes élèves ne l’ont jamais travaillé en détail  qu’avec moi, ce qui me semble insuffisant pour leur évolution.

Yi chuan : étude détaillée du shi- li ’ (essai de force) multidirectionnel, dit de la tortue, avec ses applications martiales  et des exercices  par deux avec protections

Jisei budo : suite et si possible  fin de la mises en application martiale dynamique du

Jisei tai-chi,  ébauché mais jamais hélas terminé, avec exercices applicatifs  par deux avec protections.

Nous précisons, lors de ce message, que nous souhaitons vivement que les entrainements soient dirigés par Sensei lui-même, et que la progression des enseignants présents soit prises en charge, d’un stage à l’autre par Sensei.


Déroulement du stage

 

Samedi 27 novembre

L’entrainement de trois heures  est dédié à l’étude et aux répétitions de l’exercice  du réveil du Phoenix. Cet exercice fort intéressant, qui est le dernier fruit des recherches de Sensei Kenji Tokitsu,  est en fait un kata, selon la tradition japonaise, un enchainement, une forme qui consiste à aligner harmonieusement, selon la logique motrice du corps,  un certains nombres de mouvements  de postures,  le plus souvent circulaires et spirales , visant tous  à éveiller, puis solliciter le corps énergétique ; cet exercice me semble comporter un postulat d’auto adaptation , selon lequel  chacun a la possibilité d’en utiliser  ultérieurement les bienfaits , selon  sa propre pratique, bien être ou combat, ou les deux.

Le réveil du Phoenix comporte quatre  enchainements différents, plus ou moins dynamiques ; tous sont composés de plages de Qi qong, dont certaines  ressemblent  à certaines des huit pièces de brocard (Ba Duan Jin), ou du Yi Jin  jing , d’autres, toujours enchainées  à celles de Qi qong, sont résolument des postures de Yi chuan, sur un,  ou deux appuis. Chacun des points vitaux  de la ligne de centre (gorge, sternum, plexus, nombril, pubis), sont successivement sollicités selon des  mouvements semblant effectués par les bras, mais émanant en fait du tronc ; il s’agit , ni plus ni moins que d’essai de force, mais rapportés à chacune des hanches  du buste ou de l’abdomen ; chacun d’entre eux, selon une dynamique spirale spécifique, effectuée soit sur place , soit en volte dynamique, est reliée à un des doigts, sollicitant et  nourrissant ainsi le méridien correspondant, et , par répercussion, l’entièreté des organes internes  du corps en « » ki ».(énergie vitale) .

J’avoue ne pas être encore  capable de bien distinguer ni surtout retenir  quels exercices se positionnent entre le kata 1 et le kata 4, car ces formes ont considérablement évolué , subi de multiples changements depuis deux ans, date à laquelle j’ai commencé à les travailler au dojo de Sensei lors de l été 2008  ; je confesse d’ailleurs être agacé par ces constantes modifications, qui, même  si elles relèvent d’un légitime désir de tension vers la complétude et la perfection, ont le don de « perdre » mes adhérents , lors des cours et des ateliers.

 Mais il me semble que le plus important consiste à assimiler la logique dynamique du corps ; Sensei nous explique que si cet exercice est réalisé chaque jour, le corps se renforce incontestablement ; Ces exercices sont d’ailleurs présents sur You tube, effectués par  Sensei  KT lui-même. Cet exercice, effectué dans son entièreté, peut occuper un cours entier, laissant peu  de place ultérieurement pour les travaux par deux, pour les katas en cours, pour les plages de postures  pour les exercices de combat  libre, largement plébiscité par mes élèves.

 Préalablement, il nous demande,  de surcroit, de  suivre une préparation sur la base des exercices de danse de l’énergie (Jisen) , non sollicitée par notre programme ; il ironise en tant soit peu, nous précisant qu’il connait la réticence de beaucoup d’entre nous pour cette pratique, mais désire consacrer ce stage à nous y faire prendre goût, dans la mesure où il estime qu’il s’agit là  d’ exercices  qui peuvent nous faire progresser en combat ; je n’en doute pas, mais mon souhait , notre souhait aurait alors été de les pratiquer  avec lui, même s’il dit ne plus être intéressé par ces mêmes exercices  combat .

Ces préalables sont  dirigés par son épouse Martine, le travail prend un bonne heure, selon des exercices dynamiques  destinés à réveiller le corps énergétique, le tout effectué sur fond de musique orientalo-africano-exotique qui me gène personnellement, dans la mesure ou je ne sais plus si je participe à un cours de danse, ou d’art martial; ceci n’engage bien évidement que moi; j’ai beau tenter d’ouvrir mon esprit, rien n’y fait, je me sens à côté des consignes, non corrélées  à des objectifs pour moi pédagogiquement mal définis

 Cette opinion sera ultérieurement exprimée par la grande majorité » des stagiaires de mon dojo présents à ce stage,… et à d’autres. Les mouvements de buste, avec prolongement dans la dynamique des bras, relèvent d’un logique toute physiologique, puisqu’ils sont effectués sur des plans frontaux, sagittaux, et transversaux, sur place ou en déplacement, et ce plus ou moins vite. Je n’ai pas la sensation de découvrir quelque chose de nouveau, cette pratique me semblant être dans le droit fil de celle du Kiko  (Qi- qong) du Dr Yayama

Je me lasse à essayer de suivre l’animatrice, qui semble être bien dans sa pratique et sa manière de faire, son expression me semblant  en tout cas  issue d’un logique corporelle très personnelle, qui ne ressemble pas forcément à celle exprimée par Sensei KT, ce qui me parait logique compte tenu de son très grand nombre d’années assidue et forcenée de pratique et de recherches ..Le relai est pris  par Sensei, avec les répétitions du travail du phœnix.

Il corrige celles des postures émanant du Yi chuan,  comme celles de profil dont plus particulièrement  celle en positon « hanmi » (de profil total  en japonais),  récusée par les maitre chinois que j’ai fréquentés cet été, et qui me semble émaner de la pratique du sabre japonais ; il nous conseille également sur celles se pratiquant sur une jambe, ce qui ne s’avère pas très confortable compte tenu du fait que nous évoluons sur un tatami, surface molle peu propice aux stations immobiles en équilibre;  quelques tui shou( pousse mains )  ponctuent cette séance .

Dimanche 28 novembre 2010 .(matin)

Cet entrainement du dimanche est en général, de par la tradition didactique de ces stages, dédié aux exercices simples de Qi qong, et aux répétitions de séquences de Tai chi

J’ai d’ailleurs fait venir un grand nombre de mes élèves , issus des trois cours que je dirige,  à St Germain, Neuville et St Genis ;  nous sommes sensés étudier les quatre premières sections, afin que chaque niveau  y trouve son compte  .Sensei nous «  propose » le même type d’ entraînement que la veille, avec une nouvelle  introduction «  Jisen «  effectuée par son épouse, puis la reprise du travail des  formes  du phœnix, que certaines débutantes, en majorité dans l’assistance  ce matin là,( environ 60 personnes)  ne sont pas en mesure de ressentir, comprendre ou d’assimiler, manquant par définition des bases de Qi gong les plus fondamentales pour appréhender ce type d’exercice ,  fruit de toute une vie de recherche et de synthèses ; il ne me parait pas possible de vouloir faire jouer du Mozart à des débutants prenant leur violon la première fois ; il ne me semble pas opportun de mélanger les niveaux pour ce type d’exercices; de plus, la séance de Jisen a  semblé désorienter une bonne partie de l’assistance, qui essaie pourtant de jouer le jeu, en suivant l’animatrice, au demeurant pleine d’attention et de gentillesse. Certains y trouveront leur compte, mais presque tous regrettent de ne pas avoir pu profiter de la présence de Sensei pour approfondir sous son contrôle, certains travaux abordés avec  lui depuis plusieurs années, travaillés méthodiquement en cours, maintenant  semble t-il abandonnés alors qu’ ébauchés,  au profit de nouveautés dont le sens ne semblent pas pédagogiquement suffisamment clairement définis   . La désorientation de mes élèves tai- chi semble atteindre un degré supérieur lorsque Sensei  enclenche , sur la base du réveil du Phoenix, cinq exercices plutôt martiaux, consistant à initier une série de  techniques  d’attaque en déplacement,  supportées et issues  respectivement des cinq principaux chakras; le travail, sans conteste  intéressant, est résolument dynamique et martial, ce que ne recherche pas la grande majorité des stagiaires en ce dimanche : Nous ne pratiquerons ce matin là aucun exercice d’enchainement de taïchi, ce que de nombreuses participantes au stage me reprocheront ultérieurement, ce que je comprends.

Dimanche .28 novembre 2010(après midi).

Cet entrainement de trois heures  débute à nouveau par une séance de plus d’une heure  de Jisen ; nous reprenons ensuite, mais cette fois ci avec une assistance essentiellement dédiée à la recherche en combat  libre, les mêmes exercices que la veille.

Quelques démonstrations martiales applicatives des cinq techniques  martiales de la veille sont réalisées  par Sensei , qui  s’avèrent impressionnantes ; il me semble en l’occurrence que le niveau de maitrise énergétique et corporel atteint est tel, que jamais aucun de nous ne pourra un jour espérer l’approcher; je n’oublie pas qu’il a été  sédimenté  au prix d’une quantité et d’une qualité d’efforts, de sacrifices quotidiens  pendant plus de  quarante ans , alliant des milliers d’heures  d’entrainement harassants  avec d’autres milliers d’heures de recherche et de synthèse; j’en viens à penser, comme lors de derniers stages, que cette tension vers la perfection, caractérisée chez Sensei par une perpétuelle remise  en question de  ses précédents cycles d’intérêt et de recherche,  par une prise de distance quasi  systématique avec ce  qui  fut la vérité d’hier, s’avère incompatible avec ce que viennent rechercher les adhérents d’un dojo, soit une activité stable, permettant une évolution , favorisant une graduation vers un objectif fixe,   que cette activité soit engagée ou plus simplement de loisir

Cette réflexion me parait pouvoir s’étendre aux enseignants professionnels comme moi, car s’ils ont une conscience professionnelle minimale, ils ne peuvent, ne doivent pas se contenter de survoler des travaux aussi élaborés , avant de passer à d’autres, encore plus léchés et spécifiques .De surcroit après moult discussions et délibérations internes, nous avons remis à notre fédération de tutelle un copieux programme pédagogique officiel destiné à homologuer fédéralement les grades et diplômes des futurs enseignants de cette méthode. A-t-on déjà évolué que cette somme soit jetée aux oubliettes au détriment de ceux et celles qui en font leur quotidien. Le style Tokitsu  Ryu ne reflète t-il  alors pas  l’unique expression très personnelle d’un seul chercheur, d’un soliste, d’un Diva, certes opiniâtre, talentueux voire génial,  mais  peu enclin à maintenir  durablement une école structurée, dont le suivi pédagogique et l’administration  entraveraient  sa recherche personnelle ?

Ceci me parait d’autant plus frappant,  que Sensei semble effectuer une forme de rejet de ceux des élèves,  même de bon niveau,  qu’il a  formé lors de ces cycles spécifiques,  qu’ils s’agisse de Kiko, de Tai chi, de sabre, de méthode Hida,  de Karaté, d’exercices  de combat avec protections, de katas, originaux ou adaptés, bref, tout  ce qui concerne  l’immense et riche réservoir  de trésors divers  découverts grâce à lui  tout au long de ces année, qui m’ont pourtant,  me semble t-il considérablement fait évoluer ; j’avoue personnellement  ne pas me sentir suffisamment motivé pour abandonner moi-même ces acquis, ou ces travaux en cours,  entrainant derrière moi des élèves perplexes ,pas plus que je ne suis   désireux de parvenir, à l’âge de soixante ans, à me  mettre au niveau de celles des personnes partageant la pratique et la transmission  actuelle de Sensei  personnes dont le niveau a été acquis en deux ou trois de pratique ….

Ce jour là, il m’a été possible d’obtenir de la part de Sensei la nomination à des grades supérieurs de quelques un de mes très anciens,  grade que j’ai sollicité par rapport aux travaux antérieurs effectués tout au long de ces longues années, travail que je n’ai pas l’intention ni de renier, ni d’abandonner ; leur nomination ne concerne en tout cas en rien les nouveaux travaux abordés, qu’ils choisiront librement de d’approfondir, ou pas

Ce jour là, je me suis senti quelque peu perdu et désorienté, en tout cas,  plus dans le coup de la nouvelle dynamique de cette école ;  pour  la première fois de depuis 22 ans, je me suis surpris à douter très fort  du bien fondé du maintien de mon dojo dans cette organisation.

Les exercices proposés relèvent de nouvelles compétences à acquérir rapidement , alors que nous avons milles travaux encore sur le feu, datant de stages suivis il y a de cela  plusieurs années, dont le contenu n’est pas encore assimilé par notre pourtant sérieux travail , régulier et opiniâtre ; j’en conclus que je n’ai sans doute pas un niveau suffisant pour persister dans cette nouvelle orientation ; je dois donc choisir  entre me concentrer sur les travaux d’antan, ou tout abandonner  et me consacrer à la danse de l’énergie ; je pense que je n’en ai pas les capacités ,ni surtout l’envie, d’autant que le milieu organisationnel , structurel de notre courant de pratique ne s’y prête pas, ayant été  frappé, pour ne pas dire » fripé » par  de trop nombreuses  péripéties au cours des quelles mon dojo et ma personne se sont retrouvées en première ligne, du fait de mon engagement inconditionnel. …

 

« Il y un trou dans mon ciel, là ou vivait Dieu »

Bob Dylan,(  Heartland  1970 )

 

…..Si nous faisons revenir Sensé KT à Lyon, nous lui demanderons de suivre notre désidérata de programme didactique… .Le voudra t-il ?

 

ANNEXE:

Modalités d’organisation du stage. (Et de ceux à venir…)

Nous n’avons accepté, en tant qu’association indépendante, d’organiser un stage annuel avec Sensei  Tokitsu, que selon les conditions de fonctionnement suivantes :

1– Le stage n’est maintenu que lorsque nous avons la certitude d’avoir encaissé suffisamment de recettes un mois plein avant le stage, ce  afin d’être certain de pouvoir  honorer les désidératas d’émoluments de Sensei, ou sera  annulé selon ce mois de préavis,  ce qui nous évite ,dans ce cas d’affluence insuffisante, de devoir compléter sur la caisse de notre association, ce que nous avons fait pendant des années, relayé ensuite en cela,  par le Dojo des Charpennes. Ce délai permet également  à Sensei de se retourner, et de trouver un autre stage afin d’assurer son fonctionnement professionnel

2– Les chèques sont établis non plus à l’ordre de Atemi Mont d’or, comme par le passé, avec règlement global ultérieur  par nos soins à l’intervenant, mais directement à l’ordre de Tokitsu Ryu France International (Trfi ) . Ce système permet de lever toute  suspicion d’enrichissement du dojo organisateur ….  ou de l’organisateur lui-même,  comme cela a été le cas, lorsque nous avons pris en charge, jusqu’en 1995,  jusqu’à  un stage mensuel.

3-Les frais de mise en place du stage  sont pris en charge par Trfi, selon facture détaillée de Atemi Mont d’or : il peut s’agir de frais kilométriques pour aller chercher Sensei à la gare ou à l’aéroport, de frais de location de salle, ou autre.

4-Nous n’organisons  plus qu’un seul stage par an, malgré la requête expresse de Trfi d’en organiser un par trimestre. Nous estimons que notre dojo a, pendant quinze ans fait un maximum d’efforts en termes organisationnels et financiers, dont tous ont largement  profité ; nous trouvons donc  juste qu’il incombe maintenant à d’autres dojos, parmi ceux qui se sont maintenus dans l’école, de prendre le relai, ainsi que les risques qui s’y rattachent, et l’énorme travail bénévole que cela engendre, choses que nous refusons à partir de maintenant  d’assumer, pour diverses raison que nous ne jugeons pas opportun de développer ici .Ce stage n’a comporté aucun frais, puisque la salle était prêtée, et que Sensei est venu en voiture. La recette intégrale lui a été remise.



Jean -Claude Guillot, ST Germain au Mont d’Or, 23 février 2010


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