1. Participants/ déroulement du stage et organisation
  2. Thème du stage
  3. Objectifs, méthode et historique
  4. Applicatifs
  5. Perspectives
  6. Réflexions personnelle

1 – Participants

Beppo Figgini, 76 ans, enseignant,  haut gradé( ?) de notre branche italienne

Sabino Leone, 6e dan,  enseignant à Milan, Italie

Oskar Gutteriez, 5e dan, enseignant à Bilbao, Espagne

Benoit Naous, 4e dan, enseignant à Beyrouth, Liban

Pepe Tejas, 2e dan, assistant  d’Oskar Guttierez

Carlos Macias, élève du dojo de Bilbao

Juliana, élève italienne

Dominique et Mario Calabretto , élèves du dojo Tokitsu ryu Mont d’or

Daniel Weisser, assistant allemand ,  ushideshi de Sensei, (élève à domicile)

Jacques Pous,  Mickael et Fréderic, élèves Toulousains du Hombu dojo, seulement les après midi

Jean Claude Guillot, 4e dan, enseignant au dojo Tokitsu ryu Mont d’or.

 

Pour la seconde  année consécutive, ce stage se déroule au Moulin de Rieux Volvestre, dans le centre d’accueil des personnels d’intervention régionale de  la gendarmerie nationale.

Ce stage est le seul rescapé des trois programmés en cette période, de trop nombreuses annulations ayant conduit les organisateurs à ne maintenir que celui la, qui s’effectuera donc en comité réduit.

Les entrainements ont lieu le matin de 9h00 à 12h00  dans la salle de réunion du centre, ou, si la météo l’autorise, ce qui fut le cas pour la moitié des entrainements, sur les pelouses ombragées du parc public des Demoiselles dans le centre du village ; l’entrainement de l’après midi a lieu de 15h30 à 18h45 au dojo de Sensei, au Fousseret, ou nous rejoignent quelques élèves locaux ; cet entrainement est davantage et plus directement orienté vers la mise en application des techniques vers le combat .

2 – Thème du stage

Sensei nous fait dés le premier jour part de son intention de nous communiquer un maximum d’informations , au travers d’une   série d’exercices constituant une pratique globale  qui nous permettra, selon notre degré de fréquence et d’implication dans notre entrainement personnel, d’aborder le combat libre avec de nouveaux éléments, et surtout sous  un autre angle. Sensei estime que notre combat est trop linéaire, trop agité, et par conséquent peu sur ;  Ces éléments seront aussi bien issus d’une méthode de pratique du ritzu zen, que du jisei tai-chi, que  de Jisen, (danse de l’énergie), que Sensei considère comme un kiko en mouvement ,  qu’il estime être l’aboutissement de la  synthèse de ses recherches.

Il précise également que la méthode de  pratique des 24 postures du Yi- chuan (soit l’étude approfondie des diverses postures de ritsu  zen ) se doit pour générer un résultat probant ,d’ être assorti d’une profonde sollicitation multidirectionnelle des chakras ; que le tai-chi , quelque soit la forme pratiquée , se doit également d’être exécuté selon ce même travail implicite, tout  en gardant en tète les diverses potentialité- justificatives ou  applicatives- de chaque séquence ; que la danse de l’énergie, (Jisen) ne doit en aucun cas  être considérée comme sortant de la tradition de la pratique des Arts martiaux, puisque en Chine ou au Japon et en Orient en général,,  il arrivait souvent que les  école scellent  la synthèse de leurs  acquis et de leurs  caractéristiques  au sein d’un chorégraphie s’effectuant en musique, d’où l’appellation de « danse », certaines étant d’ailleurs à la prime origine des katas ou des taos..

Sensei fustige au passage ceux d’entre nous décidés à ne pas considérer cette pratique sous cet angle, et à s’arrêter à son aspect « danse », la confinant dans  une  activité folklorique  futile , voire efféminée pour ceux d’entre nous se présentant comme des guerriers , ou des durs.

Nous sommes donc d’entrée avertis de  la prépondérance de l’interactivité de tous les exercices que ce stage va nous réserver, et sur la nécessité de tenter d’ouvrir notre esprit et nos angles de vue., avec pour objectif d’intégrer le kiko dans le tai-chi, Jisen dans le budo, le budo dans le tai-chi, etc.…etc.….

3 – objectifs, Historique et méthode

Sensei nous rappelle en préambule de l’exposé de sa  méthode d’intégration des éléments de Yi chuan, qu’il estime n’appartenir aucun lignée offielle  d’art énergétique ou martiale, malgré quelques sollicitations pressantes reçues lors de son parcours, qu’il  choisit  de décliner, préférant à l’apparat officiel de leader d’une lignée, sa liberté totale de recherche basée sur l’esprit critique et synthétique  qui le caractérise

Il considère donc que son travail , son cheminement, ses acquis , même si basés sur des vécus déjà existants dans de nombreux courant officiels ne peuvent en aucun cas être assimilé à telle  ou telle tradition fixe .

Il estime d’ailleurs qu’il est plus que probable , que lors de la transmission orale, voire scripturale  d’une méthode, de nombreux messages essentiels, puissent s’être perdus entre maitre et disciples, que des enseignements essentiels puissent ‘s’être  diffractés, entre les générations, la langue, l’état de santé ou les objectifs de chaque adepte,  le temp et parfois la distance  n’arrangeant rien à l’affaire.

Lors de ses dernières recherches sur le Yi chuan et la pratique  de ritsu zen, Sensei s’appuie ainsi sur un ouvrage signé par Wang xian Zhai datant de 1986, auquel il lui  été possible d’avoir accès.

Il ne s’agit pas de l’ouvrage que chacun connait, et que chacun d’entre nous a sans doute dans sa bibliothèque.

Il semble s’agir d’un ouvrage plus profond, dans lequel  l‘ héritier de cette tradition insiste justement et sur les objectifs de sa pratique, et sur sa méthode.

Dans le droit fil de ses primes assertions, Sensei nous explique qu’il n’a trouvé dans cet ouvrage, ou dans d’autres écrits relatifs à cette pratique, la moindre allusion au rôle du » ki », souvent décrié et repoussé par les  disciples de Wang xian zai , dont il a été l’élève..

Il explique cela par la période d’obscurantisme intellectuelle qui imprégna  la Chine lors de sa révolution culturelle de 1968, au cours de laquelle tous les artistes intellectuels, chercheurs d e tout poil déviant de la pure doctrine maoïste étaient impitoyablement pourchassée et persécutés ; le rôle du « ki », (chi) pouvant ainsi être considère comme occulte et éthéré par les révolutionnaires empreint d’un esprit se voulant factuel et terre à terre dédié à la révolution,  a fort bien pu être tu même par ceux qui le  considéraient  comme un élément  essentiel dans leurs pratique .

Selon cet ouvrage dont moult passages furent cités par Sensei lors de ce stage, la finalité  du Yi chuan consiste à « écraser l’adversaire « , comme l’est  une barque compressée par un gros navire ».

Pour cela , l’ensemble des facultés du corps et de l’esprit  sont sollicitées, de manière à faire en sorte que le combat soit le moins possible «  empreint des ténèbres de l’incertitude ».

Sensei nous propose ainsi d’apprendre à bâtir notre propre  pratique en formant corps et esprit  à travailler de pair ; Ces exercices , décrits un peu plus loin, auront comme cheminement celui consistant à nous permettre d’identifier, puis stimuler,, renforcer, et surtout relier celles des différents zones de notre dos ignorées par les pratiques « externes »,Il nous précise qu’il estime illusoire de demander à des adeptes, quelque soit leur niveau, de bouger «   à partir de la colonne vertébrale » ; c’est pourquoi celle-ci a été divisée en cinq zones distinctes et accessibles par tous . A partir des acquis  de cet ouvrage ,et de précédents  relatifs à cette pratique , déjà sérieusement abordées au début des années 80, Sensei a crée une méthode à la fois kinesthésique, logique, abordable et donc  transmissible pour tous .Il s’agit en fait d’un kata, selon trois schémas, permettant d’aborder, selon la disponibilité, le gout ou les limites de chacun, les 24 postures traditionnelles de Yi chuan. Il est bien entendu que chacun de ces travaux, quel qu’ils soient, doivent impérativement être assorti d’un travail implicite multidirectionnel sollicitant successivement tous  les chakras de notre ligne de centre, et ce selon huit directions différentes, allant :

De l’avant à l’arrière- De gauche à droite-Du haut vers le bas

En diagonale  à 45 degré, ceci devant être pratiqué  selon les trois précédentes directions indiques « , soit, diagonale 45’ devant derrière, puis gauche droite, puis  haut bas, de façon à remplir petit à petit  un diagramme ne laissant plus d’espace au vide.

Le travail mental, associant des images (yi )doit également  être  présent, de manière à savoir englober un objet extérieur,  en travaillant notre ligne de centre de manière à titrer, repousser, selon ces multi directions, comme si on voulait créer  une trace, un engramme, entre nous même et cet objet  , ce étant destiné à créer une  liaison entre l’intérieur et l’extérieur de notre corps,

Cette multidirectionnalité doit ainsi être apposée sur chacun des trois schémas ultérieurement détaillés, ce qui constitue un pratique en soi, en dehors de tous exercice de tai-chi ou de jisen, ou de jisei budo

Cette pratique doit être également assortie de quatre principe, que Wang Xian Zhai  a appelé  :

 « les quatre comme » :Quelque soit la posture adoptée et la directionalité dans laquelle on s’investit,  quelque soir le type d’objet repaire extérieur , il est essentiel de pratiquer :

  • Comme si le corps était en fonte
  • Comme si on se déplaçait d’un seul bloc
  • Comme si le corps était un seul muscle de plomb
  • Comme si les cheveux étaient tous dressés sur la tète

Sensei nous précise que cette dernière mesure consiste tout simplement à ouvrir le chakra du dessus de la tète (bai hui ou yakue tanden, jusqu’à en ressentir de légers frissons)

 

Schéma de travail personnel pour une méthode de Yi -chuan, par l’exercice  varié de ritsu -zen

 

Préalable

Ce travail minutieux et varié doit faire l’objet d’un préalable selon lequel les chakras de la ligne de centre doivent méticuleusement être stimulés, en effectuant un nombre suffisant de cercles concentriques frontaux, sagittaux puis  horizontaux et ce dans les deux sens , avec les bras positionnés selon le standard de ritsu zen , ou selon celle des positions de mains que nous aurons choisi.

Il ne s’agit pas de remuer les bras , mais de s’entrainer à faire partir les mouvements depuis le chakra  sollicité, de façon à créer une sensation kinesthésique  selon laquelle le bras aurait sa source dans le milieu du dos, à hauteur du chakra sollicité.

Lorsqu’on commence ce travail par les chakras du haut, et lorsqu’on est parvenu à la dernière série horizontale, il convient de l’effectuer dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, la suivante devant être effectuée dans le sens des aiguilles d’une montre, permettant de descendre directement vers le chakra inferieur, et de faire quelques cercle horizontaux avant de reprendre les frontaux.

Si le travail de stimulation des chakras débute par le bas (sankotsu et tanden); il convient bien sur d’inverser les sens de rotation su le plan horizontal 

 

Schéma 1

A-De face , ritsu zen standard , ou  mains parallèles à hauteur de plexus, coudes excentrés,  position basse,  paumes tirées l’une vers l’autre vers l’intérieur,  pouces relevés,  créant une force antagoniste vers l’extérieur, propre à former le » soriki » (tension contraire complémentaire)

Travail multidirectionnel en temps et intensité, laissé à l’appréciation de chacun, mais suffisamment longtemps et intensément pour qu’un effet s’installe durablement

Puis, travail de » shili » droite -gauche des deux mains (essai de force) ; selon la même position, comme si on étirait une pate épaisse entre les paumes bien ouvertes. Rotation progressive vers la gauche tout  en continuant ce travail de shi- li, jusqu’à se retrouver face à la gauche

 

B-Jambe gauche levée,  face à la gauche, positionner le pied  droit libre en torsion,talon vers le centre, pointe des pieds vers l’extérieur,  la main droite  baissée en brossage du genou , en tenue de la terre, la main droite levée, tenant le ciel . La position des mains peut fort bien etre inversée lors des schémas suivants.

 

c-Tourner vers la droite, par l’intérieur, avec » neri » (pétrir), jusqu’à prendre la position « han zen,  » soir demi ritsu zen ; celui ci doit être effectué en appui sur la jambe arrière, en l’occurrence la gauche, pied droit pas trop avancé et pas trop relevé , bras droit devant à plat,  très engagé débordant même de la ligne de centre, bras  gauche avec le coude sorti, main gauche avec l’index pointant le dessus du bras droit ; senkotsu et tanden effectuent un gros travail de rétroversion, et le buste est en position de plein profil (hanmi); un gros travail se fait lors de l’exécution correcte de cette posture essentielle .

dans un seconds stade, celle doit être travaillée avec selon le principe des contractions   continues dans les jambes, ou des petites exposions, sollicitant chakras par chakra, ou tous sles chakras ensemble . 

 

d- Neri(pétrir) à nouveau,  puis pivoter , en direction de la gauche; prendre une position très basse, (kokutsu dachi ) jambe très écartée, pied droit horizontal,  pied gauche pointant vers l’avant, bras et main droite dont index  levés comme une antenne vers le ciel , la main gauche, paume ouverte (rokio) poussant vers l’intérieur de la posture,  avec  le poignet cassé en direction du sol,  la tension contradictoire (soriki) devant être installée entre les mains.

 

e-Sur le même coté, garder la même  position basse, mais changer les mains de façon à les placer  en position de » retenir le tigre », en veillant bien à ouvrir les deux rokio (intérieur des paumes), et à relever les pouces , tout comme dans le schéma un

 

f-Une variante de cette position consiste à placer les mains à plat devant, comprimant  le sol, la main la plus avancée étant la même que la jambe avancée.

 

g- A  partir de cette  posture, faire pivoter le pied  gauche vers la gauche, et le pied droit à l’inverse, tout  en le maintenant bien plaqué au sol; fléchir raisonnablement le buste, tenir le sol en arrière avec la main gauche, et le ciel avec la droite surélevée , le regard se portant ostensiblement et constamment sur le talon de la jambe arrière.

Une variante  de cette posture , dite du dragon, peut être effectuée, plus bas buste plus engagé , mais avec le talon arrière levé.

A partir de la , revenir sur la droite, doucement, selon des mouvements natatoires  issus de la ligne  centre, de façon à se retrouver dans la position de départ, selon un ritsu zen plus classique, ou, afin de varier, avec  une position de mains variant, comme avec le ritsu zen standard, ou mains levées (banzai kiko)  .

A partir de la , reprendre les neri, puis pivoter cette fois vers la droite, reprendre la même série, tout  en respectant les sens , de façon à faire travailler chaque  jambe  sur chaque  posture , soit jambe droite levée

 

Schéma 2

.Il est identique au premier, à la seule différence que la position hanzen , soit celle de coté, ne s’effectue plus en « hanmi », soit de profil total, mais à 60 degré, en pensent bien  à positionner le  regard et l’ intention légèrement en biais, selon l’angle conféré par cette posture , doigt du bras le plus en arrière pointant vers le cœur de la main la plus avancée.

 

Schéma 3

Il est identique aux deux premiers, à la seule différence que la posture correspondant aux « han zen », s’effectue hanches de face, avec les mains à plat devant les hanches, comme si on avait les doigts , habités par une certaine tonicité, pris dans le ciment ,nous contraignant à solliciter,  le dos, soit la colonne vertébrale et ses cinq zones afin de tenter de s’extirper de cette gangue solide.

 

Adaptabilité

Ce travail nécessite une disponibilité que tous n’ont pas, surtout si l’on désire prolonger chaque posture ; il est donc possible de n’effectuer qu’un seul des trois schémas , en travaillant, au sein du même schéma,   à la suite des unes des autres, les trois postures, profil, 60 degré et hanches de face.

4 – Applicatifs

Le principe de cette méthode immobile,( apparemment immobile) peut progressivement être reportée sur une série  d’exercice , qui , du plus statique, nous emmène  jusqu’au plus  mobile et au plus explosif,  vers l’applicatif en combat libre

a-Hai (ramper) , qui constitue un ritsu zen mobile à très petite vitesse (nous ne l’avons pas pratiqué lors de ce stage ).

b- Shi li, (essai de force), qui constitue un test énergétique à partir de trois principes :

1-Pousser  les bras vers l’avant,- rukyo (chakra des paumes)  largement ouverts -, mais à partir de la colonne vertébrale et de ses cinq zones mobiles (chakra ) , l’une après l’autre , ou toutes ensemble)  en poussant , descendant, et en les rapprochant , l’expiration étant en principe associée à ce travail.

2-Tirer les bras vers l’arrière, toujours à partir des zones mobiles de la colonne vertébrale, en tirant, soulevant et éloignant, ce travail étant en principe associé à l’inspiration.

c- Une série de quatre exercices statiques ou en déplacement,  intervient ensuite logiquement dans cette progressivité :

1-La vague ; en position basse, bassin rétro- versé, il s’agit de » battre des ailes  «, non pas avec les bras , mais à partir des chakras du dos, selon un mouvement incessant de va et vient du haut vers le bas, bras assez détachés du cors  rappelant  le premier mouvement de Jisei taichi  ; le déplacement éventuel ne doit en aucun cas troubler la cadence des bras.

2-le dragon :Même principe, mais sur la base de cercles concentriques front&ux, simultanés » ou décales, avec ou sans déplacements, une main coiffant l’autre sans  plus de croisement des bras

3-le serpent: selon le même principe, il convient d’effectuer des cercles mi frontaux –mi horizontaux dans un sens, puis immédiatement dans l’autre, selon le principe de l’exercice quatre (dit du dragon) de la préparation à shao shuten, et ce avec ou sans déplacement.

4-La grue blanche

Il s’agit d’intercepter l’attaque   de l’adversaire selon un parade diagonale balayante (proche de celle de du kata ryusui, juste avant les attaques pied –poing combinées) , et une riposte frontale, le tout  pouvant être assimilé à la technique » lou xiao bu » (brosser le genou)  du jisei taïchi,) , dont elle est en fait différente de par la direction du travail des mains .

d- le Jisei tai-chi dans son entièreté,

Sensei nous explique que le jisei tai-chi,  comme n’importe quelle autre forme de n’importe quel  courant, peut  être pratiqué soit  d’une manière formelle (étude mnémonique et cognitive  de l’enchainement des séquences) , soit sans recherche de cette profondeur  , ce qui  constitue tout de même , dans tous les cas, un excellent exercice  roboratif et bienfaisant .

Cette  pratique devient alors un exercice  d’une infinie  profondeur et d’une beaucoup plus grande richesse  si chacune des séquences est visitée selon la mutidirectionnalité propre à chaque chakra, ou selon,  de tous le travail de tous les chakras à la fois,  ce qui contribue à introduire d’une manière  non volontaire, la pratique systématique  de shao shuten  dans notre tai-chi.

Lors de ce stage , nous exécutons à plusieurs reprises les six sections , en nous efforçant d’intégrer à notre gestuelle un «  départ vertébral », selon toutes les directions possibles  lors de chaque séquence.

L’épreuve est de taille , et confère à la pratique du tai-chi une sollicitation de tout le corps , qui l’éloigne de l’idée rafraichissante et aisée  que s’en fait le grand public.

Cette lenteur volontaire, destinée à nous mieux nous faire ressentir ce travail de fond,  prépare et construit les futurs gestes explosifs et rapides , pouvant être bâtis à partir des standards  de la pratique de fa-li, (explosion de force. ) ; l’intensité avec laquelle le « fond «  est sollicité, peut apparenter notre pratique du jisei tai-chi à une gestuelle de résistance dans un premier mode de forme,  contre l’air, puis contre l’eau, enfin contre la boue, comme si on était immergé dedans,  lorsqu’on désire travailler à fond

Lors de ce stage, nous avons plus particulièrement travaillé , en application par deux, les techniques de » yun shu » (mains de nuage), » gao tan ma » (tâter le haut de la selle du cheval) , et de » haidi zen »(, comme un éventail) , selon ses variantes » percussions » et casses de garde.

Peu désireux de davantage m’étendre sur le détail des exercices abordés, je fais grâce au lecteur de ma prose et l’invite à se procurer le Dvd de la leçon de tai-chi deux, disponible auprès de nos amis de l’est de l’Europe. , qui montre, si je suis dire , d’une manière magistrale, le détail applicatif de ces techniques, et de bien d’autres.

e- Jisen ou danse de l’énergie.

Cette pratique, pouvant être assimilée à un kiko en mouvement, représente pour Sensei Kenji Tokitsu la synthèse de ses recherches et l’aboutissement de nombreuses années son travail, en matière de complétude du bien être dans le geste en mouvement .

Lors de ce stage, nous abordons l’étude  de deux mouvements dynamiques , construits à partir des bases des circonvolutions  préparatoires à Dai shuten,  soit  le dragon extérieur , consistant à  effectuer avec la paume de la main ou  des mains à plat, une spirale avec le bras, mais en initiant le mouvement  à partir des zones mobiles  (vivantes) de la colonne vertébrale

 Le » réveil du phœnix », consistant à poursuivre la volte avec le buste selon un tour complet sur soi, en suivant le bras qui coupe en spirale descendante, comme avec une lame, puis  et le «  combat du phœnix » effectué à partir du même mouvement, mais en coupant l’air latéralement  vers l’avant avec les deux bras,, plusieurs variantes existant à partir de la position de la main

Ces exercices  sont, semble t-il  présentés sur vidéo sur  le nouveau site www. kenjitokitsu.com.

Leur pratique confère un apport de disponibilité corporelle pour chaque technique martiale de chaque kata étudié, en y associant le déplacement et le » lâché » de toutes  tensions .

Selon Sensei , l’effet roboratif de ces exercices est de loin plus enrichissant que le taï chi.

Sensei fonde beaucoup d’espoir sur cette nouvelle forme de pratique, dans laquelle il souhaite former de nombreux enseignants ; il espère également être en mesure de présenter ce travail dans les plus grandes écoles de danse françaises , dans un premier  temps , et de les convaincre de  diffuser cette pratique à un grande échelle.

f- Jisei budo

Selon l’idée de « se former soi même », Sensei nous amène , logiquement et surement selon toutes ces  composantes, vers une manière différente d’aborder le combat libre, basée sur ce support interne

Il s’agit de prendre  une position de jambe basse et assez large, pieds placés de trois quart par rapport à la ligne de centre de l’adversaire., une main protégeant le visage (jodan), l’autre protégeant le bas ventre (gedan)

Il convient de se déplacer  ainsi  rapidement vers le centre de l’adversaire, , en pas glissés (Yori ashi), en passant, si besoin est,   successivement d’une jambe à l’autre- la jambe avant étant toujours ramenée, vers l’arrière lors du changement – les bras et las mains, engagés dans un mouvement de pendule de bas en haut et de haut en bas  destinés à protéger notre ligne de centre, et en haut, et en bas, mains largement ouvertes se croisent à vie allure devant la ligne de centre, selon la technique de » yun shu « (mains de nuages) ; le tout devant  être exécuté  avec un mobilité pendulaire  énergique  de la ligne de centre  ,  emmenant le buste et la tète dans un incessant mouvement de va et vient, qui, allié au réseau de défense des bras et des mains, est sensé nous rendre  difficilement vulnérable.

Le but de cette technique d’approche consiste, outre sa déstabilisation,  soit à percuter directement l’adversaire en son centre si l’ouverture le permet, soit à casser sa garde, avec lourdeur et brièveté,  puis,  d’apposer, soit avec la même main, soit avec l’autre, une touche légère, puisque le combat est gagné , point n’est besoin de violenter ce qui demeure un partenaire.

L’adage «gagner avant de frapper » s’applique ici magnifiquement. ,

Sensei  nous démontre que ces casses de garde procèdent des même schémas multidirectionnels que ceux abordés lors du travail de Yi chuan, leur variété conférant un grand nombre possible de combinaisons,( dessus, dessous, cotés, diagonales, haut bas  , permettant, en seconde main, le déploiement d’attaques circulaires main ouvertes, très déstabilisantes, car sortant du champ visuel de l’adversaire.

Sensei estime que cette manière d’aborder le combat  le rend moins incertain,, moins » empreint des ténèbres d e l’incertitude » ; il estime que trop d’entre nous, malgré nos années de pratique assidues et sérieuses, pourraient être surpris par la soudaineté d’une situation conflictuelle physique, s’écartant du cadre conventionnel et courtois, voire chevaleresque,  dans lequel nous nous sommes installés, depuis quelques années, Sensei explique, que, selon les écrits  de Wang Xhian zai, il n’existe aucune règle dans le vrai combat, que tous les coups sont permis , qu’il convient de se débarrasser des notions de respect  immédiat e la distance, des conventions, du niveau de frappe, en somme qu’il convient, sans autre forme de procès,  d »’écrase »r l’opposant avant que celui ne comprenne ce qu’il lui est arrivé.

 Cette manière de combattre peut être abordée pédagogiquement, selon plusieurs étapes distinctes.

 

1-Un travail préparatoire individuel consistant à répéter cet exercice autant de fois et de temps qu’il est possible de le faire , en matière à la fois de disponibilité, de résistance et d’endurance.

2- La suite logique consiste à changer de jambes, puis passer rapidement de l’une à l’autre

3- Ensuite, avec un partenaire, déterminer Tori (attaquant) , qui exécute cet exercice sur Uke (défenseur), lequel se content de menacer avec les poings le centre de tori, en le ciblant au fur et à mesure de ses déplacements ; il convient bien entendu d’inverser les rôles

4- Ensuite, Tori , ne se contentant plus des déplacements, tente d’approcher et  d’aborder Uke en cassant sa garde, selon toutes les possibilités mutirectionnelles , simples ou combinées,se rapportant aux divers postures de Yi chuan .Uke ne doit alors en aucun cas subir cette pression de contact, mais au contraire absorber cette casse de garde, nous rapprochant ainsi du vrai travail et de là vraie finalité de l’exercice de Tui shou.(pousse mains)  ; il convient bien entendu de changer les rôles

Nous profitons, à ce moment du stage, de cette perspective, pour travailler quelques tui shou  , et quelques dégagement de saisie en prenant bien garde au sens de la saisie de notre adversaire, par rapport à notre précédent travail multidirectionnel puisque la force , ou l’énergie dégagée  par la pratique régulière de ces exercices, peut s’appliquer tout aussi bien sur un technique de percussion, qu’une de projection, ou de saisie ou de dégagement de saisie

5- le même exercice  doit ensuite être exécutée avec une dimension de danger conférée par la possibilité qu’à Uke de contrer pied ou poing,  lors de sa menace constante, si toutefois il aperçoit ou perçoit un trou, un manque, un vide dans la garde et l’approche de Tori ; les rôles sont ensuite changés.

 

6- Une synthèse s’effectue , avec deux attaquants et deux défenseurs, selon un forme d’exercice de combat libre, qui se veut plus bref, plus explosif et plus décisif.

Cet exercice doit être effectué tout  d’abord sans protections, puis avec protections.

Enfin, de nombreuses autres techniques issues de nos divers katas sont susceptibles d’être introduite une fois l’approche effectué ; nous appliquons ainsi » yu nuan shuo », la jeune fille de jade lance sa navette , et » gao tan ma « , tâter le haut de la selle du cheval.,

Toutefois, Sensei choisit , à dessein, lors de ce stage, de davantge consacrer de temps de pratique et d’explications aux divers formes de posture, au détriment des exercices de combat.

Il nous recommande chaudement, aux uns et aux autres ,de  reprendre selon ce schéma, un pratique active et quotidienne de ritsu zen, si tant est que nous l’avions abandonnée ou laissée de coté . 

5 – Perspectives

Sensei, espère , avec cette pratique diversifiée, partagée entre Jisei  kiko,  Jisei taichi ,Jisei budo et Jisen (danse de l’énergie) , atteindre l’âge de cent ans considéré comme canonique dans nos civilisations occidentales. Il ajoute qu’il souhaite , même à cet âge, être en mesure de pratiquer, voire d’assurer des exercices de combat libre.

Son grand père ayant vécu jusqu’à cet âge sans aucune  pratique ni aucune connaissance de  toutes ces formes roboratives et énergisantes, il envisage donc de dépasser cet âge, ce qui lui laisse de longues plages de perspectives pour améliorer encore sa pratique, au contact du Dr yayama, dont il se considère comme l’élève en Kiko, mais aussi grâce à de nouvelles rencontres et de nouvelles expériences à venir , qu’il souhaite faire partager à ceux d’entre nous susceptible de le suivre sur cette voie.

De plus, les récents travaux et  écrits du Dr Yayama relatifs aux rhumatisme, semblent  selon les dires de Sensei ouvrir un perspective de possibilité de guérison, à tel point que il a accepté de traduire ces mêmes écrits, qui devraient prochainement être diffusés , et provoquer une réaction, tant ce mal est répandu à l’échelle planétaire.

En ce qui me concerne, mes perspectives d’entrainement personnel vont consister à reprendre une pratique de ritsu sen  plus intense et plus méthodique qu’auparavant  , tout  en tentant d’en ressentir et transférer les acquis sur mon potentiel martial , mais sans toutefois renier tous les travaux basés sur les katas, assimilés  depuis des années ; que cela soit pour moi ou pour ceux qui veulent bien me faire confiance en suivant mes cours .Le cheminement propre à Kenji Tokitsu lui est personnel et spécifique  de par l’énorme potentiel de capacité synthétique que nous lui connaissons, mais aussi de par le colossal  travail personnel qu’il est capable de fournir dans la même journée ;

mes perspectives ne peuvent donc être qu’  être connexes à mes propres possibilités, en terme d e potentiel physique aérobie, de motivation, de récupération, et de l’intournable dose de compréhension et de ressenti qui nous permet de tracer le chemin , par étape de notre propre pratique .Mais il ne s’agit que de perspectives de pratique, qui n’aboutiront pas forcement à des perspectives de progression, si toutefois mon assimilation des exercices abordés n’est pas la bonne, ou pas suffisante et fréquente. Ceci m’amène à ces  quelques réflexions qui n’engagent que moi.

6 – Réflexions personnelles

Un tel stage ne peut avoir pour effet que de nous remettre en question.

J’ai personnellement été « sonné », profondément  déstabilisé  par l’énorme perspective d’altération de ma pratique et de sa transmission.

La seule profondeur  et exigence qualitative et quantitative  des divers exercices qui y ont été abordés y suffit par elle même

Sensei ne manque pas  d »’enfoncer le clou » par des remarques acerbes, selon des corrections directes ou par personnes interposées,  sans doute destinées à nous aider à mieux appréhender  l’insuffisance de notre conscience du combat et de sa  dure réalité , de la vacuité de notre entrainement personnel.

Mais lequel d’entre nous est en mesure de dégager suffisamment de temps libre, de motivation, de foi, de certitude dans le résultat pour ’aligner cinq ou six heures de ritsu zen quotidiennes, plusieurs milliers de taureaux  d’acier (exercice qu’il apprécie par ailleurs mal), plusieurs milliers de chiko chakra kumi, ou autant de répétitions qualitatives d’autant d’exercices variées issus de nos quatre disciplines, même si celles ci sont interactives, ?.

Cette  interrogation n’est pas sans me remémorer la question posée , il y a de cela une dizaine d’années, sur le bulletin de notre Ecole,  par un jeune  élève débutant  du dojo de Paris, se plaignant de la trop grande diversité  des exercices , des katas, des méthodes à aborder, et  auquel notre Doyen Maurice Fhima avait répondu , en gros,  qu’il convenait de faire au mieux  ce qu’on pouvait en fonction justement de sa disponibilité . Mais après un tel stage, dont la profondeur m’est apparu vertigineuse, qu’en est il de ceux d’entre nous qui ont tenté d’investir tout ou partie de leur pratique, voire de leur vie,  sur les trace de Kenji Tokitsu ? Pouvons nous nous contenter d’une  approche superficielle du résultat probant des recherches et synthèses, issues de son acerbe autant qu’impitoyable  esprit critique,  des méthodes qu’il a visitées au fil des années et des rencontres  ? saurons nous nous contenter, une fois de retour, seul  dans le silence de notre dojo , de la partialité et de la précarité de nos  souvenirs, de notre compréhension,  de la certitude des objectifs à atteindre et des justes attitudes pédagogiques à adopter avec ceux venus recueillir le fruit de notre propre  expérience ?

La certitude qu’il nous avait insufflé ces dernières années  relative à l’orientation de notre entrainement personnel vers la substitution de ritsu zen par des exercices de chiko chakara kumi

( coups de pieds sans lever les genoux avec ajout de techniques de bras multidirectionnelles)  est elle si  limitée  qu’il faille revenir à des formes d’entrainements avec lesquelles  nous avions pris quelques distances ? quel évènement, dans la pratique de Kenji Toktisu, a fait qu’il a choisi de revisiter à fond la voie de YI chuan, pour y puiser cette  nouvelle force de conviction, qu’il sait si bien nous communiquer ? Une telle voie ne nécessite elle pas  , par ailleurs,  pour chacun d’entre nous de la part du Maitre fondateur un fréquent «  accompagnement « – rendu difficile par la solitude,  distance, le temps, pour certains  l’âge et la fatigue, » susceptible de nous tirer des ornières du chemin des voies sans issues, des impasses sombres, , alors que lui même emporté par son talent et  sa soif de découverte ,en  est déjà à travailler selon de nouvelles perspectives encore plus enrichissantes ?

Cette constante évolution vers le mieux  n’est elle pas dans une certaine mesure l’ennemi  intime de la structuration organisationnelle, voire technique  de notre Ecole , tant  au point de vue pédagogique , fédératif , qu’administratif et hiérarchique ? ,

En substance, il me semble pourtant  que la richesse et la variété  des travaux et des exercices  qu’il nous, propose contre- balance les doutes potentiels  ci dessous évoqués ; en d’autres termes, qu’il me semble préférable de tenter de coller , même de loin,  à son talent, plutôt que de pratiquer et surtout enseigner , au sein du cadre fédéral officiel , des méthodes aussi stériles que destructrices 

Ne devons pas nous auto-persuader  , même si cela apparait comme quelque peu réducteur,  que si au travers d’un seul des exercices qu’il nous a transmis, nous parvenons à éveiller la sensibilité d’un seul élève, nous avons donné un sens à notre et le cheminement  du mieux , nous avons , dans une certaine mesure, donné un sens à notre pratique, voire à notre vie  ?

Jean- Claude Guillot

ST Germain au Mont d’Or, le 22 aout 2008


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