Participants
2 – Thématique du stage
3 – Techniques et divers exercices abordés lors du stage
 
– Exercices de kiko
– Tai-chi et exercices autour du Tai-Chi
– Exercices de Jisei budo 
4 – Notes et réflexions personnelles

1-Participants. ( Il n’y a de richesses que d’hommes -St Exupéryt ) .. et de femmes— Jc Guillot.) Maurice Fhima, 6e dan. enseignant, dojo de Paris. Bernard Lello , 6e dan, dojo de Lausanne, enseignant, Suisse. Raffaele Monteleone, 6e dan, Dojo de Vercelli, enseignant, Italie. Patrick Kaftandjian, 2e dan, enseignant, dojo de Marseille. Jean Jacques Graff, 1er dan, enseignant, dojo de Stasbourg. Benoît Himb, 1er dan, dojo de Strasbourg. Sébastien Nusslé, 1er dan, dojo de Lausanne , Suisse. Matsui Noriaki, enseignant, 1er kyu, dojo de Londres. Olivier Debiais, 1 kyu, dojo des Monts d’Or, France. Colette Dumont, dojo de Paris. Jean Claude Guillot, 4e dan, enseignant, dojo des Monts d’Or. Le stage est dirigé par Sensei Kenji Tokitsu, selon des horaires de 9h30 à 13h00 le matin, et de 16h00 à 19h30 l’après midi. L’hébergement et les repas sont assuré sur place . Lors des séances de travail qui portent sur des exercices autant de kiko, de sabre, que de Tai-Chi ou de Jisei-budo – dont l’inter-activité semble de plus en plus évidente- Sensei indique à tous la marche à suivre ; il laisse ensuite les élèves travailler seuls, encadrés et conseillés par les trois plus qualifiés qui travaillent, eux à leur niveau ; il vient lui même , en fin d’exercices, corriger individuellement chaque élève. De nombreux exercices de combat libre avec casques et gants de protection ponctuent chaque fin de séances, pendant environ 15 à 20 minutes, de manière à mettre en application les techniques précédemment étudiées, selon le contexte dans lequel elles ont été privilégiées ( déplacement, force ,vitesse, précision, ou simples répétitions). Sensei s’emploie à faire travailler, lors d’exercices de « combat pédagogiques, » chacun des participants, élevant l’intensité du débat selon le niveau de élève qu’il à en face de lui.

 

2-Thématique du stage. Ces notes ne sont comme à l’accoutumé, que le résumé aussi complet que possible de la compréhension parcellaire que j’ai eu des propos et intentions de Sensei; mais il est probable que l’insuffisance de ma perception, voire de ma compréhension, ne les rendent pas objectifs. La mémoire collective, mais surtout d’autres notes, érigées par d’autres personnes, viendront sans doute compléter et améliorer celles ci. Il m’a toutefois semblé que ce stage proposait deux grandes thématiques: 1- La danse de l énergie en lieu et place des katas figés. 2- La notion « d’Aiki « ou utilisation intelligente de la force de l’autre.

 

a-La danse de l’énergie.  » Le jaillissement d’imprévisibles nouveautés »( Bergson) » Ayant déjà eu l’occasion de largement m’exprimer sur cette dimension de notre pratique lors de mon rapport de stage d’Avril 2006 au Fousseret encore plus spécialement dédié à cette thématique , je ne peux maintenant que confirmer mes propos et mes impressions : La danse de l’énergie , de par les trois ou quatre exercices de base qui la composent ne doit en aucun cas être considérée comme une « lubie à part de Sensei « , mais au contraire comme un « ciment « , ou plutôt une glue (souple …!!! ) potentielle susceptible de nous aider à rassembler les parcelles de sensations kinesthésiques dont s’est -possiblement – doté et imprégné notre corps , avec celles des techniques des différents katas plus ou moins difficilement enregistrées lors de notre parcours de karateka. Une fois cette colle systématiquement opérationnelle, charge à nous de devenir créatifs, disponibles, de savoir libérer notre corps, plus précisément, notre tronc et notre esprit des contraintes cognitives des katas figées, ce qui ne peuvent avoir qu’un effet amplement réducteur sur la compréhension et l’application ultérieure que l’on est susceptible d’en avoir. La réalité du combat libre ne recélé en aucun cas quelque enchaînement codifié que cela soit : son extrême exigence nécessite de la part de l’adepte le déploiement immédiat et spontané de toutes ses qualités physiques, techniques, mentales, énergétiques et stratégiques qu’il a difficultueusement acquis ; la danse de l’énergie de par son essence spontanée basée sur « le jaillissement d’imprévisible nouveauté « , nous permet d’entrer de plein pied dans l’Art du combat libre; la répétition systématique des katas dits » traditionnels » ne constitue alors plus qu’un étape dans le parcours d’un adepte; charge à nous de vouloir , puis de savoir dépasser cette étape , en acceptant d’aller chercher la pierre plus loin, charge à nous d’accepter de nous extirper du carcan des formes figées, de ne plus être « orphelin « dans notre pratique, en cherchant à tout prix à imiter , reproduire., et « suivre », de loin, de très loin même!!! Les dimensions de respect et de d’investissement culturel dans la « tradition « du Budo nous ont conditionné au point que nous sommes tous installés dans un cadre scolastique strict, , selon une gestuelle « traditionnelle » et répétitive qui rassure notre besoin d’absolu. La perspective de se retrouver face à notre propre « chef -d’oeuvre » , sous notre propre responsabilité nous désoriente (sans jeu de mot) , puis nous démotive, pour nous conduire rapidement sur les sentiers de la déperdition d’une pratique pourtant devenue une manière être. La première étape de ce travail sur soi, de cette prise de conscience semble être de devoir considérer que tout ce que l’on croit avoir compris n’est en fait qu’une détestable habitude à vite casser.  » Vingt fois sur le métier remettre votre ouvrage Polissez le sans cesse et le repolissez Ajoutez quelques fois et souvent effacez (Boileau) .

 

b La notion d’Aiki. Cette dimension essentielle des Arts Martiaux se résume à la capacité d’annuler la force de l’autre. Sensei nous précise que selon lui, cette dimension ne lui semble pas exister dans l’Aikido moderne, par trop basé sur une connivence complice constante entre Tori et Uke. Le fait annuler la force de l’autre se base sur notre capacité kinesthésique accumulée au cours de nos exercices et de kiko et de Taichi, puis d’application de tout cela en travaux par deux, lors des exercices de Tui shou, et San shou ; une fois en contact avec l’autre, le jeu consiste à annihiler la force de l’autre, sans pour autant utiliser la notre ; il s’agit donc de la mise en veille d’un profond et subtil dosage de ressenti, à la fois de son état de disponibilité, mais surtout de celui de l’adversaire, ce à partir d’un dialogue tactile qui consiste à sentir ou et quand l’autre va placer et peser sur nous avec sa force, charge à nous d’absorber cette intention en douceur , puis de l’utiliser en mettant à son tour l’adversaire en danger. II convient pour cela de maintenir son corps dans un état de détente totale proche de celui du ritsu zen passif, afin de bien percevoir l’intention et la direction de l’autre; celui ci doit alors ressentir chez nous une impression de lourdeur mobile totale favorisant le fonctionnement total et ininterrompu de la chaîne musculaire sollicitée selon l’intrusion adverse. La force de l’autre doit être annulée selon un point de contact . de manière à bien le ressentir, un apprentissage systématique et régulier doit préalablement être effectué, selon une identification utile et efficace du chemin à parcourir : l’exercice de Tuishou peut ainsi être décomposé en trois grandes directions, Pousser -tirer , haut -bas, et droite gauche. Les répétitions permettent alors de ressentir le vide en une de ces six applications, ou quand il y a de la même manière, un blocage, synonyme de déséquilibre des tensions . Les mêmes sensations doivent pouvoir s’ériger à distance, lors des exercices de combat libre. Le travail de danse de l’énergie le facilite d’ailleurs grandement, de par sa conception.

 

3-TECHNIQUES ET DIVERS EXERCICES ABORDES LORS DU STAGE. a-Exercices de sabre. La pratique du sabre japonais au xxi siècle peut sembler décalée sociologiquement et culturellement, dans la mesure ou aucun d’entre nous ne peut et ne doit légalement se déplacer avec un sabre L’.interet que confère cette pratique est donc en rapport avec une culture du corps , que nous retrouverons dans tout les cas de figure de la pratique de l’Art Martial à mains nues. Cette observation préliminaire s’appose à tous ceux des divers exercices qu’il nous été possible d’aborder lors de ce stage. La tenue du sabre, en préambule, est rigoureuse et fondamentalement essentielle. La fermeture de la main qui le tient doit revêtir une oblicité afin d’assurer la mobilité du poignet ; le bras doit être tendu, ; le mouvement quelque qu’il soit, et quelque soit le plan ou le sens dans lequel il est généré, doit être issu du centre du corps et du siège des différents chakras que nous sollicitons lors des exercices de kiko. Le mouvement doit en fin de compte partir du tronc, afin d’éviter de manier le sabre, ce qui rend sa tenue hasardeuse. -Travail de suburi (coupe frontale) . La position de la jambe gauche , soutenue par le talon levée doit être basse, et quasiment parallèle au sol. Les bras tendus, les mains légères et mobiles ne doivent en aucun cas serrer le sabre; la main ouverte, contraire à celle qui tient le sabre, sert de levier pour soulever l’arme dans le prolongement de lala igne des charnières et des kundalinis; le sabre doit alors venir se positionner naturellement et stratégiquement sur l’épaule, selon le coté défendu . La coupe elle même (suburi, prononcer  » tsubli  » s’effectue cette fois selon une sollicitation descendante des charnières , assortie d’une profonde expiration , avec les bras toujours tendus., sans pour autant à ajouter de la » force dérisoire » , de la vitesse ou du poids au geste ainsi construit ; le sabre doit rester devant soi , la pointe menacant le centre de adversaire , avant d’entamer le suburi suivant .L’exercice peut être assorti de variantes consistant à changer de jambe, puis d’appui de jambe, en glissant, avec une notion de chute (musoku) la jambe avant en arrière , alors que l’arrière prends concomitamment sa place, au moment même ou s’abat la lame, sans émotion dans sa tenue et son maintien. La fréquence, la vitesse, la durée et l’intensité de cet exercice apparemment simple permet incontestablement de ressentir en profondeur le fonctionnement de son corps, et de transposer ces sensations dans les techniques de Budo à mains nues (karaté). -Travail de coupe » à l’envers.. » Sur une position basse, jambes et hanches très ouvertes, le sabre passe au dessus de la tête selon une tenus des deux mains en arc de cercle se situant dans l’exact prolongement des bras tendus; il s’agit de piquer la pointe du sabre vers le centre de adversaire, en poussant de l’intérieur avec les charnières, sans pour autant ante -verser le bassin au fur et à mesure de la levée de l’arme; le sabre ne doit alors ni trembler, ni sortir du plan vertical; il peut être assimilé à celle des techniques du Tai- Chi de synthèse appelée « comme un éventail » ( shan tong bei ) ( il convient donc de garder son équilibre, « sans tomber… »; Si cet exercice constitue un véritable contorsion torturante , il permet de ressentir en profondeur le fonctionnement subtil potentiel du corps. -Travail de coupes multi-directionnelles. Cet exercice .s’effectue , sabre en main, droite, puis gauche , selon la tenue de la main et du bras précédemment évoquée, selon des coupes répétées sur le plan sagittal (vertical), horizontal, puis frontal de droite à gauche ; Les mouvements sont mus par le dos et les chakras correspondant à la hauteur de la main tenant le sabre ; à noter que le sabre coupe vers le bas lors de la sollicitation des chakras du nombril et de tanden . Le sabre ne doit en aucun cas trembler lors de son trajet, quelque soit le sens de travail considéré; il doit donc s’arreter net en fin de course, en prenant encore bien garde à ne pas le « manier, » mais à utiliser comme le prolongement métallique tranchant d’un geste initié au tréfonds de notre corps. L’apport du sabre dans cet exercice de kiko, constitue un renforcement du à l’apport de la masse du sabre : il s’agit donc, selon la propre expression de Sensei, d’un exercice de » musculation intelligente ». Cet exercice peut être agrémenté, notement sur le plan vertical, par l’ajout des coups de pied Chiko -chakra -kumi, jusqu’à maintenant pratiqués avec le concours des mains . Réflexions de Sensei à propos de la pratique du sabre. Sensei estime que la manière qu’avait Sensei Kuroda de travailler le sabre avec les bras bloqués, obligeant à solliciter les chakras en profondeur. , était hautement formatrice pour l’éveil du corps; il nous recommande de travailler les six katas de sabre et surtout ceux de kodashi afin d’améliorer notre travail interne, mais sans envisager d’applications martiales efficaces pour ces mêmes katas . b- Exercices de kiko. – Exercice du pendule. Une variante intéressante de cet exercice consiste à le pratiquer en déplacement marché , avec un temps mort sur une position relais jambe jointe, et aussi en alternant le balancement des bras. J’ai observé loes du dernier stage avec le Dr Yayama que la manière standard de pratiquer cet exercice différait de celui de Sensei, plus rigoureuse au niveau postural et gestuel, à tel point que je me suis posé la question de savoir s’ils cherchaient la même chose… je n’ai pas trouvé ni sollicité de réponse. – Exercice de ritzu zen (méditation debout)- Cette pratique doit toujours constituer la base de notre entraînement et de notre pratique. Sensei nous explique que la pratique du Ritzu -zen est en fait une pratique d’autodidacte, comme doit être celle du Y-Chuan ou de la méthode Hida. Selon lui, le fait être dirigé par un enseignant officiel rassure tout abord la majorité des élèves, mais a toute les chances de bloquer leur perception sensorielle et kinesthésique , dans la mesure ou il sont par trop désireux de diriger leurs propres sensations vers celles personnelles et subjectives , décrites par cet enseignant ; si une sacralisation de ce de dernier s’est malheureusement installée , la propre sensibilité subjective de l’adepte s’en trouvera durablement diminuée , amoindrie ,si ce n’est annihilée.. Il semble que cette situation soit souvent exploitée avec beaucoup d’hypocrisie par de trop nombreux enseignants qui peuvent ainsi s’inventer un niveau , entraînant ainsi de nombreuses personnes sur des chemins erratiques et sans but . La pratique régulière de Ritzu zen, lorsque ‘elle apporte ses premiers résultats (densité du corps, perception des chakras, apaisement mental, sensation de force explosive, bien être, mental positif et constructif, etc…) doit amener l’adepte à avoir le courage d’ entrer dans une phase de critique des méthodes figées et surtout les interprétations qui ont immanquablement lieu lors de la transmission de maître ou enseignant à élève ; tout ce qui est « authentique  » est de toute façon contradictoire selon l’interprétation d’un autre expert ou d’un autre maître , et ce malgré les fragments de vérité qui peuvent pourtant exister un peu partout, au sein de chacune de ces vécus érigés en méthode. La démarche du Dr Yayama et bien sur de Sensei se basent fondamentalement sur ce principe de perpétuel recherche du » mieux » plus que du bien , de remise en question des acquis et des certitudes. Sensei à en premier lieu suivi , pour ce travail de méditation debout, les principes de Sensei Sawai, sous la direction d’un maître chinois , élève de Wang Chan Sai, qui consistent à affronter la douleur apparaissant avec la durée, puis à la transcender, l’oublier jusqu’à ce qu’il se passe « quelque chose »… Sensei ayant dépassé cette manière d’opérer la critique maintenant , en proposant à ses élèves l’immédiate recherche d’ identification et sollicitation des chakras : ce n’est pas pour autant qu’il rejette en bloc ces acquis, ou qu’il brûle ce qu’il a adoré , car il convient de savoir bénéficier de ce que l’on a entrepris avant . C’est ainsi qu’il existe d’excellentes choses… même dans la méthode Shotokan Le stade du travail de Ritzu zen en position neutre et statique doit ainsi assez rapidement être dépassé, soit lorsqu’on se sent bien dans cette posture. Un second stade correspond à un travail consistant à ressentir nettement chacun des chakras , puis à les mobiliser en effectuant des mini rotations successivement de chacun d’entre eux, ce dans les trois plans de l’espace, horizontal, vertical et frontal, et dans les deux sens , soir celui des aiguilles d’une montre, soit en inversant . Ce même exercice peut être effectué avec un partenaire, face à face, paumes contre paumes, en position basse, sans reculer les jambes . Un premier stade de cet exercice consiste à accompagner le partenaire dans ses rotations, un second à consiste à apposer un résistance progressive afin de l’inciter à aller chercher au fond de lui l’énergie nécessaire propre à générer une force ne venant pas groupe musculaire des bras ou de ceux des épaules.; le fait de travailler par deux permet de déceler, pour l’un comme pour l’autre, les erreurs et imperfections dues à trop de tensions de surface. La respiration lors de cet exercice doit être très basse et les épaules relâchées.

-Exercice Ritzu zen à deux.

Lors des entraînements, essayer de pratiquer ritsu zen à deux, l’un massant le mei -mon de l’autre avec les pouces. (voir vidéogramme « petits hommes bleus, avec Bernard et Maurice à la barre) – Exercice de passage de ritzu zen de face à ritzu zen de coté. Cet exercice peut s’effectuer seul, en découpant le mouvement de manière séquentielle et en travaillant chaque séquence très profondément avec une intense mobilisation des chakras. – Exercice accroupi par deux , face à face , mains crochetées . Cet exercice ne consiste pas à tirer l’autre vers soi avec un maximum de force musculaire, mais au contraire à lui faire ressentir la source profonde de la force que l’on déploie à partir des chakras pour le bouger; une fois en contact avec le partenaire, il agit donc de bien ressentir et activer les chakras, qui doivent ainsi pouvoir bouger indépendamment et entraîner les membres de la personne d’en face; le travail , en apparence est le même que si l’on tirait violement, mais diffère pourtant t totalement . Avec une pratique régulière, l’amplitude interne de l’énergie ainsi déployée , et la force conséquente doit substantiellement augmenter. -Exercices de kundalinis, déjà vus au stage de danse de l »énergie d’Avril 2006. Cet exercice déjà effectué lors de précédents stages, peut être amélioré en ce sens que les mains, selon les divers plans de l’espace sollicités, doivent être placées près de ligne de corps; il peut être complété par un superposition des mains sur toute la zone concernée. Quand le chakra central travaille, les trois articulations collaborent , comme un engrenage; une plus grande partie du tronc est ainsi mobilisée, favorisant l’efficacité. -Exercice de Shi-ri ( prononcer chi-li) . Cet exercice , déjà pratiqué lors de précédents stages, doit être effectué selon trois types de forces directionnelles à effectuer les unes après les autres. -soulever-abaisser. -Pousser -tirer. -Écarter-rapprocher. Comme dans tous les exercices de notre école, la force déployée, quelque soit le plan concerné, doit partir du dos et des chakras. La respiration doit se connecter aux mouvements, selon tire -inspire, pousse -expire, et ainsi de suite. La durée dans la répétition permet acquérir un densité de fond propre à renforcer nos Tui -shou et nos applications Tai-Chi, ou nos techniques de percussions. -Exercice du taureau d’acier. Cette forme de pompes énergétiques doit se pratiquer avec le dos et les tibias parallèles au sol, le point lombaire Me-mon doit être largement ouvert ; les jambes fléchies et les genoux pratiquement au sol. Lors de exécution de cet exercice, les quatre membres doivent imprérativement travailler en même temps. Il est possible d’agrémenter ce travail en donnant un « sens « à la colonne vertébrale, style oiseau ou tortue et même de se déplacer en cercle , mais sans désunifomiser l’ensemble de l’édifice. Cet exercice , assez éprouvant, doit être abordé en fréquence , durée et vitesse selon des normes raisonnables, quite à les augmenter au fur et à mesure que s’installe la facilité.

 

c- Tai-chi et exercices autour du Tai-Chi .

 

-Les étapes de l’étude du Tai- chi L’étude du Tai Chi, quelque soit l’école ou la forme considérée, doit obligatoirement comporter plusieurs étapes. On doit aussi se persuader qu’aucun mouvement n’est inutile, et que tous ont une raison être. Le premier niveau consiste à assimiler les différents séquences, soit  » la forme. » Ce travail peut être fait parrellèllement à des séances de Ritzu zen, selon les exercices ci dessus décrits, de Shi li, de Hai , et diverses autres techniques de Kiko, selon notre vaste éventail de travail Une seconde étape consiste à concrétiser cette forme , soit en apprendre le ou les sens profonds, en assimilant la ou les significations des suggestions de percussions, de parade, de déplacement, de saisie, de dégagements ou de projection que nous propose chaque enchaînement ; les diverses formes de Tui-shou vont considérablement nous aider à comprendre et ressentir la présence de l’autre , selon la notion d’aiki précédemment .évoquée Une troisième étape consiste à mettre ces techniques en application avec un partenaire, en introduisant progressivement force , vitesse et déplacements multidirectionnels. L’application de chacune de ces techniques peut être possiblement placée dans l’exercice de San -shou,( combat) selon une recherche de force énergétique et non plus musculaire . La force doit venir du tronc ; de la colonne vertébrale, ce qui nous permet de diminuer le rôle des bras , des avants bras et des épaules. Si les groupes musculaires respectifs de ces parties du corps sont trop fortement sollicitées , la force recherchée sera de beaucoup restreinte aux extrémités. Il convient de prendre conscience de notre capacité de nous enraciner dans les sol, (Ritzu zen nous y aide considérablement) , et tenter de créer une sensation d’adhésion au sol tout en ouvrant le dos afin de laisser saillir le point Mei-mon. L’entièreté dela colonne vertébrale va puiser une force de fond , loin des extrémités, un peu comme la capacité qu’ont les poissons à se mouvoir en se propulsant grâce à des ondulations natatoires issus de leur muscles périvertébraux : un thon de plusieurs centaines de kilogs devellope ainsi une force et une vitesse prodigieuse. Dans la pratique du Tai-chi, le renforcement du corps peut se pratiquer avec des charges., à condition que cela soit fait d’une manière intelligente. Un partenaire, quelque soit, peut, par exemple, être utilisé comme générateur de tension contraire, et donc de charge. Il convient de l’utiliser comme une canne un aveugle afin de ressentir , au sein de la chaîne musculaire dynamique, ou se situe sa force, et ainsi déterminer quelles sont les zones de vide susceptibles être utilisées afin de le déstabiliser .Lors des divers aaplications par deux des séquences du Tai-chi, il est essentiel de ne pas travailler en force de ne pas la focaliser dans un endroit donné, mais au contraire de s’efforcer de solliciter toute la chaîne à laquelle elle appartient ; c’est à cette seule condition que le Tai-Chi revêt une dimension susceptible de le différencier des autres arts martiaux. Il est par ailleurs bien évident la seule pratique solitaire ralentie de enchaînement n’est qu’un manière parcellaire de l’étudier, qui est toutefois susceptible d’apporter beaucoup au point de vue détente et souplesse, et capacité de gestion du stress. Tout ceci demande du temps, beaucoup de temps, malheureusement beaucoup trop d’entre nous sommes trop impatient de résulter tout de suite, à l’image notre société prenant l’inexorable et regrettable orientation universelle du « quick et du fast « , …à défaut du faste.  » La vie , c’est un petit peu, tous les jours.. »(Frédéric Dard) Lors de ce stage, diverses séquences du Tai Chi de synthèse ont été abordées.(Tai- kyoku- ken) – Kai taiji .( première section ) Les charnières doivent se fermer d’un coté et rester fixes de l’autre; il n’est ainsi pas possible de fermer le corps sans débordement, à moins d’un niveau élevé – Parade en bouclier : ne pas omettre de baisser, en expirant profondément, le centre de gravité avant d’entamer la technique suivante , le simple fouet.. – Simple fouet : Il convient de ne pas pratiquer trop grand et trop large, sinon, il arrivera forcement un vide affectant la protection du visage.lors du trajet de la tête. -Séparer la crinière du cheval ( cinquième section ): l’application de cette difficile technique consiste à aider celui qui l’exécute en placent les mains, à bout de bras tendus sur ses épaules, et résister à sa poussée d’une seule masse , en utilisant le buste et non les bras pour tenter de le repousser, selon des intensités de résistance variant avec le niveau du partenaire.( difficile, pour les deux protagonistes). – La cigogne déploie ses ailes.( chaque début de section paire) : la encore ,il convient de longtemps s’exercer à ressentir la plénitude du tronc,lors du mouvement de rotation et de ne pas « agiter les bras « . – Mains de nuage (quatrième , cinquième et sixième sections) . Cette séquence demande un travail très exigeant des charnières latérales qui s’ouvrent et ferment alternativement. Le mouvement léger de balancier du corps permet la libération alternative dus jambes qui deviennent alors libres de se déplacer .La jambe gauche « se vide  » progressive au profit de la droite ; une fois que celle ci est « pleine  » , elle se déplace vers la gauche et ainsi de suite jusqu’au simple fouet suivant. – Coup de poing droit de Baiji -Quan ( Pong chen ) (dans beaucoup de sections) . La charnière se ferme du coté qui frappe, mais demeure fixe de l’autre ; il convient également de demeurer attentif à ne pas « déborder » des épaules. Il convient de ne pas tenter d’aller trop loin avec le bras et le poing, de rester décontracté, et de baisser le coccyx dans le but d’éviter le voussure du tronc, ce qui enlèverait toute capacité de percussion et de pénétration au coup. -Élever les mains ( à la fin de toutes les sections impaires) La transition entre les mouvement composite de cette technique se fait sans césure de la plénitude du tronc; il convient de se retourner en mobilisant le dos, puis la zone lombaire; cet exercice pouvant représenter un bon étirement du dos, doit être effectué agréablement; il peut être pratiqué par deux afin de develloper la force. – Zuo pao shi, Chuai jiao et Cai jiao. (quatrième section ). Lors du grand cercle avec les bras; les mains se rejoignent au dessus de la tête; Les chakras doivent alors se fermer sur le coté ventral , les coudes se rejoignant, formant un seul bloc. Intervient ensuite le coup de genoux en baissant les mains croisés, puis une parade avec le pied vers l’intérieur, alors que les mains se serrent contre le buste en suivant la ligne des chakras. Le buste se trouve alors fermé ; l’ouverture permet de tendre la jambe et le bras gauche et de puiser la force spirale nécessaire pour tourner. Le retournement en vrille s’effectue selon une rotation ininterrompue et simultanée des bras. Le buste descend ensuite pour parer un coup de pied ; le pied arrière rejoint en tsugi -achi (pas chassé) le pied avant, la main arrière s’écarte pendant que celle avant frappe, avec un coup de pied simultané de la plante du pied droit sur le genou de adversaire . La rotation du buste se prolonge ensuite en rejoignant les pieds, juste avant le Pong -chuan suivant. Lors de ce stage, divers travaux liés au Tai- Chi ont été abordés. – Exercices de Tui-Shou.(pousse mains) Cet exercice comporte également plusieurs stades de pratique. Lorsque nous avons avons débuté sa pratique au début des années 80, le principe de base en était la souplesse , qui permettait de bien ressentir la présence collante du partenaire, selon le dialogue tactile engagé. Ce stade doit maintenant être dépassé, surtout pour les anciens de l »école et les enseignants. Un deuxième stade de travail consiste à « mettre la force », sans plus tourner conventionnellement dans un sens complice et conventionnel avec le partenaire. Ce stade ne peut se réaliser correctement que si que si plusieurs exercices statiques préalables sont effectués régulièrement. Il convient donc de décomposer le mouvement selon les trois plans de l’espace : frontal, vertical, horizontal, et cela à raison de 10 fois dans chaque sens , avec chaque bras, chacun, face à face étant à la fois défenseur et attaquant, . Dans la mesure ou il est possible de ressentir une multitude de points de contacts et de différents direction de force, il est très difficile de pratiquer cet exercice de manière utile et efficace . C’est pourquoi la limitation le nombre de points et direction permet de bien « ressentir », davantage que de comprendre. De la même manière que le Kendo ne nous offre qu’un nombre très restreint de type de frappes, (4 !) on doit décomposer l’exercice de Tui-shou en trois grandes variantes : pousser-tirer, haut bas et droite gauche .Il est nécessaire de ressentir chez le partenaire ou et quand se produit un manque ou un transfert de force , un blocage, un déséquilibre entre ses tensions. Il est recommandé de pratiquer cet exercice dans une quasi immobilité. – Exercice à deux. L’un, position de combat, bras levé doit tenter de résister à la double saisie de l’autre , qui tente de trouver le vide en lui faisant baisser les bras. -Exercice à deux. Face à face, position basse, jambes proches les une des autres, chacun des protagonistes est en Ritzu zen, bras posés sur ceux de l’autre, l’un pousse, l’autre soulève, en s’aidant de la chaîne musculaire adéquate depuis la plante des pieds -Exercice à deux. Même position basse que précédemment, face à face, chacun place ses mains sur l’arrière des biceps brachiaux de l’autre , et tente de le déséquilibrer latéralement , toujours à l’aide de ce principe de chaîne musculaire. -Exercice à deux. Cette manière de faire doit alors intervenir dans l’exécution des diverses séquences du Tai -Chi de synthèse, en cela que l’un doit créer un charge de résistance (modulée en fonction de son niveau) alors que l’autre exécute les phases techniques. Il est ainsi possible de passer en revue toutes les techniques de notre enchaînement (…!!!..)

 

d- Exercices de Jisei budo. – Exercices autour de Jisei -ken (1)ichi et Jisei -ken ni (2). – L ‘enchaînement de Jisei ken un , effectué dans son entièreté, dure environ 6 à 7 minutes, selon la vitesse à laquelle il est effectué. Il est important de maîtriser cette dimension cognitive du kata ; toutefois, un kata n’étant qu’un table des matières, un registre technique, un grammaire , une suite de techniques variées, il est bien clair que celui qui a atteint une forme de maturité pratique doit orienter sa propre pratique en y incluant toutes les dimensions technoiques et énergétiques ci dessus détaillées; le travail en profondeur susceptible être apporté à chaque katas dépasse alors bien vite la seule dimension qui consiste à assimiler « par coeur  » ce que l’on croit pouvoir voir devenir , à la longue, une suite gagnante. Malheureusement, la suite n’est pas gagnasse sur tous les tableaux, outre celui énergétique. Dans cette nouvelle dimension, chacune des techniques, extraites de son kata appartenance, doit constituer pour l’adepte un objectif d’approfondissement , selon un travail de fond consistant à répéter plusieurs fois ( un ediezainde fois) cette technique, lentement, rapidement , dans toutes les directions et dans les deux sens , non sans y intégrer le travail inhérent aux chakras. Un méthodologie peut alors être érigée selon la sensibilité et les aptitudes de chacun sur cette bas e ; il devient alors possible de travailler le kakt en le faisant durer deux , trois voire quatre heures, ou plus. Ce même raisonnement peut bien évidement verte apposé à chacun des katas de notre école, Ryusui, Jion, Kerin no kata, un ou deux, Neifanchi, Basai ou Kushanku, Tai kyoku ken, etc…

 

– Le travail de déplacement spécifique à Jisei ken deux , basé sur l’exercice de « hai »,- ramper- parait comme essentiel dans notre conception de la mobilité en combat. Nous nous sommes tous aperçus que l’accumulation de connaissances et de données techniques , basées sur differents katas, était loin être suffisante pour une réussite constante lors des exercices de combat libre. Si j’examine mon propre cas, je constate que mes travaux de déplacement , d’approche notemment, sont par trop imprécis , me mettant en danger lorsque je tente de placer « scolastiquement « un attaque, tirée d’un de mes katas favoris ; le déplacement rapide da « Hai », soit le déplacement oblique, doit donc être approfondi, seul, au ralenti, puis selon des vitesses diverses , puis à deux, au ralenti, puis selon des vitesses diverses progressives, sans , puis avec adjonction de techniques simples de poing (par exemple les huit techniques de base), puis avec des techniques pieds -poing ou poing -pieds plus élaborées, que nous avons la possibilité de puiser dans notre grammaire technique ; ce travail doit enfin être réalisé avec des protections; , puis sous forme d’exercice de Kakari-geiko (un seul attaquant, ) puis enfin être utilisé en exercice de combat libre avec deux attaquants. Il me semble aisé de bâtir des cours complet à partir de Ritzu zen statique, puis ambulatoire ralenti, à Hai, plus rapide, enchaînant ensuite toute cette suite technique pédagogiquement logique..Un des principes du kendo consiste à frapper dès que bouge adversaire; ainsi, il semble que l’on soit vulnérable dès que l’on se déplace; il est donc fondamental de « bouger » de manière correcte : il convient donc de ressentir le ki de son adversaire, et n’attaquer qu’au moment ou il y a un vide chez lui ; il est toutefois essentiel de savoir se déplacer afin de créer ce vide . Le déplacement rapide oblique de « Hai » aura donc comme objectif de faire bouger l’adversaire, afin de créer le vide en lui, de l’ébranler, de le déstabiliser , de l’extirper de ses appuis et des certitudes, un peu comme un dentiste va éprouver la dent qu’il désire faire sauter en l’ébranlant de sa pince de gauche à droite. Ce déplacement ‘effectue donc en arc de cercle, en tournant autour de l’adversaire qui est au centre; la frappe ne doit alors intervenir que lorsque ce vide a été créé, que lorsque »on a « gagné » le centre. « …Frappes après avoir gagné « 

 

– Décomposition des certains des mouvements de Jisei ken un.

-Ouverture : Dégagement des bras lors d'une saisie; parade contre le haut ou le bas..

-Parade -saisie : Parade de coup de poing avec saisie du bras.

-Coup de pied : Le mouvement s’effectue dans les deux sens, la main est verticale .

 

-Trois coups de poing : Le premier se donne en lançant la jambe avant , en prenant garde au fait que le pied doit, comme s’abat le sabre, arriver avant le poing ou la lame- le second en ramenant la jambe arrière, le troisième devant être beaucoup plus court ( coup de poing à faible distance) du fait que les deux premiers pas sur les deux premiers coups de poing nous –ont rapprochés de l’adversaire ; cette technique doit tout d’abord constituer un exercice de kiko en profondeur, puis doit être exécutée de plus en plus rapidement, pour passer en déplacement , également de plus en plus rapide, avec , par exemple, le déplacement de « hai  » comme support mobile.

 

-Frapper la garde : cette technique se fait dans les deux Jisei ken :, de manière sensiblement différente. . Ainsi, dans jisei ken un, la main qui frappe la garde de adversaire est horizontale et balaie la garde de l’adversaire ; on applique cette technique si la garde de adversaire est fermée. Ainsi, dans le second, la main qui frappe la garde de adversaire est verticale ; il faut que la garde de l’adversaire soit ouverte . La suite de la technique constitue un coup de pied sauté (nidan keri) , qui doit être écrasant ; une frappe au visage doit l’accompagner; si le coup de pied est réussi, il est envisageable d’utiliser l’appui du premier pour en porter un second, à la poitrine; mais il est ridicule de vouloir effectuer un ciseau en l’air.

- 6 coups de poing

Ce travail est basé sur notre capacité de rotation interne du tronc, les bras ne s’agitant pas par eux même. Une comparaison peut etre faite avec les « cornes du taureau, » le mouvement doit être plein, dense, interne, sinon les cornes du taureau ne sont que des « cornes de papier ». Il convient d’associer en cadence un déplacement avec chaque coup de poing . Ceci peut être éprouvé à deux en y introduisant la notion de Tui -shou : le pratiquant effectue les 6 coups de poing en concentrant sa force dans le tronc, et son partenaire , en collant ses bras , peut alors éprouver sa résistance.

 

– 2 coups de poing en retournement..( poursuite de l’adversaire) Ce travail technique constitue un excellent étirement des muscles dorsaux; le moteur de la rotation à 180 degré réside dans la capacité à contracter ces memes muscles dorsaux une fois étirés. Le pied arrière doit naturellement suivre le mouvement.

 

-3 coups obliques main ouverte, retournement, parade, deux coups de poing, parade sur place, deux coups de coude. Cette technique n’est valable que si le centre du corps est fixe,; les mouvements doivent être effectués à partir de cette ligne de centre, sinon, ils ne seront qu’ordinaires, et visibles de loin par celui qui est censé les subir

 

– Repères et résolutions prises pris en vue des exercices de combat. La position adoptée lors de exercices de combat doit constemment se rapprocher de celle de Ritzu -zen, avec la même flexion sur les jambes, et un bassin relâché, afin de faciliter les déplacements. La garde doit également prendre en compte les principes de Ritzu -zen et de Shi -ri, avec , pour l’utilisation de quelque coups que cela soit, la chaîne musculaire à partir de la jambe.

 

3. Notes et réflexions personnelles. Lors de son dernier passage à St Germain, peu de temps avant ce stage estival, Sensei a évoqué en détail, lors d’une discussion inopinée ,son principe et sa méthode d’ entraînement personnel. Il considère tout d’abord que entraînement personnel de l’adepte doit être fondé sur un contrat inamovible de disponibilité avec lui même,- la voie du budo est sans compromis – , contrat adapté selon sa propre aptitude physique et sa disponibilité , donc sa motivation- , charge à chacun d’en modifier la durée, la fréquence et l’intensité au fur et à mesure des progrès et changements qui s’opèrent – , en fonction, bien sur des aléas et lds urgences , davantage que des priorités que confère la vie de tout un chacun. Il s’est donc fixé de pratiquer un minimum quantifié de chacun des principaux exercices de base constitutifs des cycles propres à son évolution et à sa tendance du moment ; ainsi , à l’heure actuelle, s’impose t’-il 1000 Chakra -chiko- kumi minimum par jour, 1000 taureaux d’acier, et plusieurs dizaines de minute de Ritzu -zen actif, parmi ceux des exercices ci dessus décrits….et probablement d’autres qu’il ne nous a pas enseigné ; Les contraintes de la vie l’amenant à sauter parfois sa séance quotidienne, (voyages, stages, démarches administratives, etc…) et à « donner ainsi un coup de canif dans le contrat « , il explique alors que dès qu’il en a à nouveau la possibilité, il rattrape et rétablit dument les termes de son contrat en exécutant 2000 Chiko- Chakra -kumi s’il a été absent deux jours, ou trois milles taureau d’acier s’il a été absent trois jours, quatre heures d’exercices internes quatre jours, etc… C’est sans doute pour rééquilibrer son contrat qu’ on peut le voir pratiquer souvent ces deux exercices , ou d’autres, à l’écart ,même pendant les stages, le matin très tôt, ou le soir , après les keikos ; par ailleurs, il nous a plusieurs fois expliqué en stage avoir accumulé plus de 4000 heures de combat avec protections depuis ces dix dernières années, sans compter toutes celles pratiquées lors de ses nombreuses expériences ,antérieures à l’avènement des protections au sein de l’école..Je n’évoque pas le travail de musculation « intelligente » qu’il pratique , aussi, avec divers agrès visibles dans son dojo… Sensei se déclare très heureux d’avoir la capacité de pratiquer de cette manière à près de soixante ans ; il prépare maintenant , grâce aux nouveaux – et trop nombreux – jaillissements d’exercices adaptés , voire améliorés issus de école du Dr Yayama , ses soixante dix, puis ses quatre vingt ans, voire plus, espérant toujours améliorer son niveau de performance physique , garder son état de santé , enrichir sa capacité en combat libre, et ce tant qu’il sera en mesure de marcher….Il est en cela admirable, tout autant qu’étonnant Cet exemple amène toutefois un questionnement sur divers points . Tout d’abord, outre le coté exemplaire qu’elle confère , n’y a t-il pas chez lui , dans cette « frénésie  » de pratique « la quête de la pierre philosophale, » de la vie éternelle, voire celle de la source de jouvence? « Terre humide sous mes épaules A l’ombre des larmes d’un saule sur l’herbe tendre , j’ai cherché Quand tout le reste arrête ,

j'ai cherché ou est la source 
Est ce un étoile sous la mer
Est ce la grande ourse ?

Le berceau originel Le foyer universel Ou , ou est l’eau pure Ou , ou trouve l’air Qui fera de l’homme obscur Un homme lumière De nos âmes divisées une âme entière Ou est l’eau qui désaltère » (Michel Jonazs ,( Album « La source, « ) Son « combat « n’est t-il pas plus simplement corrélé à une légitime peur de la vieillesse , de la décrépitude , peut être de la mort , pourtant principale caractéristique de tout ce qui vit ? Son courage , sa constance , son opiniâtreté, sa pugnacité autant dans sa recherche synthétique que dans la pratique approfondie de ses découvertes peuvent t-ils être un exemple accessible pour notre propre pratique, à nous petits « boxeurs loisir amateurs  » , ou même petits professeurs excentrés de province , conditionnés par les contraintes propres à « la conscience de notre temps » ? (La voie du Karaté, Kenji Tokitsu , Éditions le Seuil). Son exemple ne doit t-il pas plutôt être perçu non plus seulement comme le nec plus ultra en matière spécifiquement martiale, mais plutôt comme un exemple universel de « savoir faire  » potentiel de haut niveau , qui devrait nous aider dans toutes nos entreprises humaines de tous les jours , à repousser nos limites, nos insuffisances et nos préjugés, à surmonter les périodes de doute et d’indécision, à éradiquer la surprise due au manque de structure et de planification de nos projets , à la peur – des autres et du lendemain- et de son cortège de mauvaises pensées et décisions, à éclairer aussi notre comportement avec la dose de sérénité, de gentillesse, de force mentale et de vitesse d’anticipation des aléas dont est pavée la route, qualités qui nous font cruellement défaut ? Le combat , de par son caractère de « situation conflictuelle extrême », ne peut -il alors pas devenir un moyen- et non plus un but – pour nous rendre meilleurs , et bonifier ainsi notre « savoir être » » ou notre « savoir faire être  » , à nous autres ,enseignants? Par ailleurs sa méthode , on ne peut plus riche des divers apports des principales disciplines du Budo et du Wushou a t-elle un jour l’espoir d’ être reconnue à sa juste valeur par des fédérations dirigées vers des pratiques essentiellement sportives ? La danse de l’énergie , toute attractive qu’elle soit en tant que ciment entre diverses techniques martiales est elle en mesure, en tant que telle, d’émouvoir le microcosme également très fermé de la Danse ?

 

N’a t-on pas alors plutôt intérêt à rester dans l’ombre, à l’écart de la foule , en notre petit comité restreint de passionnés ayant une bonne fois pour toutes , accepté les aléas de la situation, tout en tentant de consigner , par une retranscription écrite ultérieure, les parcelles de composantes d ‘un trésor technique qu’aucun d’entre nous , à ce jour , et sans doute encore pour longtemps, voire jamais , n’est en mesure de maintenir et de perpétrer.; ce d’autant plus que le niveau de Sensei est devenu maintenant si élévé qu’il pourrait bien aborder des temps caractérisés par sa baisse de motivation en matière de transmission , compte tenu justement du décalage , du fossé , de l’abîme sidéral croissant se creusant inexorablement entre lui et nous.

Jean -Claude Guillot St Germain au Mont d’Or, Août 2006


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