S’il était une seule posture à pratiquer, Zhan Zhuang serait sans doute celle-ci.

Zhan Zhuang, c’est d’abord une technique de santé, la plus pratiquée en Chine mais aussi partout dans le monde.

Une fois n’est pas coutume, bien que puisant ses fondements dans la MTC et le Qi Gong, Zhan Zhuang est avant tout une forme préparatoire à différents styles d’Arts martiaux chinois (Xing yi chuan notamment, d’où sera extirpé le Dacheng Chuan). La forme de la posture de l’arbre telle que nous la connaissons aujourd’hui, est née de la pratique personnelle de Guo Yunshen (dont fu disciple Wang Xiangzhai, fondateur du Dacheng Chuan), à partir de formes Taoïstes anciennes (Ling Pao Ming).

DESCRIPTION TECHNIQUE :

– Pieds écartés de la largeur des épaules, parallèles ou pointes légèrement sur l’intérieur.( prise de conscience du point Yong Quan sous la plante de pied).

– Bassin légèrement rétro-versé. Comme si celui-ci était suspendu au bas de la colonne vertébrale.

– Genoux légèrement fléchis en prenant garde à ce que la rotule ne dépasse pas l’aplomb des orteils.

– Installation d’une force de tenségrité entre Bai hui (point au sommet du crâne) et Hui yin (entre l’anus et les organes génitaux). Sensation d’être tiré vers le haut par Bai hui et vers le bas par Hui yin.

– Epaules basses.

– Menton légèrement rentré.

– Une fois cette verticalité installée, monter les bras sur une inspiration, paumes de mains face à soit, l’index au niveau de la commissure des yeux. Ecart de deux ou trois poings entre les mains. Les coudes pendent vers le bas et ouvrent sur les côtés.

– Les doigts sont étendus mais non raides. La gueule de tigre (ouverture entre le pouce et l’index) largement ouverte. Les paumes sont aussi ouvertes, comme tenant un petit ballon. (prise de conscience de Lao Gong, point dans la paume).

– Fondre la poitrine, ainsi que toute la ligne de centre (comme un livre que l’on voudrait fermer), alors que le dos « s’ouvre » et s’épate sur les côtés et derrière.

– Suivant l’intention apportée dans l’exercice, on peut fermer, entre-ouvrir (on est alors plus sur une méditation/ introspection) ou garder les yeux ouverts (on est alors résolument sur un exercice martial).

– La respiration est calme, lente, fine et silencieuse. Une fois de plus, suivant l’intention, elle peut être soit abdominale, abdominale inversée, ou complète.

– Le temps de maintient peut varier de quelques minutes à quelques heures.

– Si votre posture est juste, les tensions corporelles disparaîtront petit à petit. La moindre erreur de positionnement les feront réapparaître inévitablement.

– Pour sortir de la posture, baisser lentement les bras sur une expiration, ramener le Chi au Dantian, en plaçant les mains superposées sur le bas ventre entre le nombril et le pubis (main droite sur main gauche pour les hommes, et main gauche sur main droite pour les femmes). Puis masser dans le sens des aiguilles d’une montre.

LES INTENTIONS :

Wang Xiangzhai pensait que l’intention était plus importante que la technique.

On peut distinguer trois sortes d’intentions :

– Mentale : visualisez un objet imposant ou une montagne gigantesque et solide, indestructible. Ceci permet de développer la force mentale et un esprit fort (le Shen). En travaillant l’intention (le Yi) on renforce le mental. Ainsi, quand le Shen devient fort, vous êtes plus fort que la maladie, que vous pouvez guérir, vous devenez acteur de votre santé, que vous prenez en charge.

– Méditative : visualisez la vacuité, le vide. Comme dans la méditation Chan (Zen), laissez passer vos pensées, sans les juger. Soyez juste présent à travers la posture, ici et maintenant.

– Martiale : visualisez un point précis, sur le mur du dojo par exemple. Celui-ci représente votre adversaire. Ceci améliore votre regard martial, vous prépare au combat en renforçant votre esprit, votre énergie et votre force. En réduisant mentalement la distance entre vous et le point, vous réduisez aussi votre temps de réaction.

 » Au-delà de la pensée et de la non-pensée (principe d’Hyshiryo). Lorsque l’esprit ne s’arrête sur rien, le véritable esprit apparaît. » (Maître Dogen)