Cette situation inédite m’a convaincu que la nature a voulu , par la voie aigue de cette pandémie mondiale, nous rappeler à l’ordre.  Elle veut nous enseigner  que le temps dont nous ne  savons que   subir la prégnante  dictature que nous lui avons nous même imprimée, n’est pas adéquatement employé  lors de nos quotidiens, car dédié,  j’en suis convaincu, à l’exclusivement trop « vite » au détriment du « juste » .

Cette parenthèse de  confinement nous donne l’opportunité de  convoquer la  vacuité en  nos vies, d’inviter  son frère  le silence et  sa sœur l’introspection. Les temps que  nous allons vivre devraient nous guider pour   ré- infléchir  le sens  de nos vies, les faire bifurquer vers des valeurs fondamentales , vers  la pertinence de nos parcours, vers la reconsidération d’une  l’orientation  que nous ne savons que confusément devoir  apposer à ce temps qui reste,…. s’il nous en reste

– shijian

Le temps, partout, de tout temps

Le temps n’est il qu’une rigide mesure universelle, ou, plus subtilement un élastique concept subjectif ? N’est ce pas à dessein, que ductile, perfide, invasif, il semble si démesurément se délecter à s’étirer quand les plus prégnants évènements de nos vies encombrent l’écran de nos jours et de nos nuits ? Ne nous semble t-il pas au contraire se contracter, ou s’enfuir à tire d’ailes aussitôt notre dos tourné, quand la plénitude d‘un fugace bonheur de passage n’illumine que quelques trop volatiles « instants ? Longueur de temps ou brièveté du moment ne péjorent t-ils pas pour autant le poids de nos bonheurs perdus et de nos engagements non tenus ? Ne pointent t-ils pas d ‘un doigt inquisiteur le tropisme de nos dilatoires manœuvres depuis trop longtemps déployées afin de contourner nos plus basiques devoirs, ceux des plus urticants, car non assumés ? Ne nous reprochent t-ils pas notre propension à justifier nos actes par la prépondérance de ce que nous voulons à tous prix être nos droits ? Ne nous accablent t-ils pas de leur contempteur souffle, avivant les braises de nos récurrents regrets envers ce que nous aurions aimé accomplir et que nous n’avons toujours pas ou mal accompli ? N’attisent t-ils pas aussi, comme un vent mauvais, nos remords envers ce que nous avons regrettablement dit ou fait, ou non dit ou jamais fait, de ce que nous aurions du dire ou faire à l’endroit de celles et ceux avec qui nous avons partagé espace et temps ? Ceux que nous n’avons en somme, que peu, ou mal, ou pas aimés, mais qui, eux, malgré cela toujours nous aiment, tels que nous sommes et tels que probablement, nous demeurerons encore. Alors, nous fuyons, parfois droit devant, vent debout. Ou alors, vent couché, à reculons. Hélas, la terre est ronde et tous ses chemins mènent au même décorum. Un jour, beau ou pas, nous nous retrouverons face au visage de la mort, investis par ce sentiment du trop tard inaccompli. Alors, comment et pourquoi ce vent qui chasse tous ces jours peut il être parfois si incisif qu’il ne sache enfin nettoyer de notre cœur ce qui y stagne en nous de douleurs, de regrets et de remords tout ce dont nous n’avons jamais voulu ou su être maitres?

Jc Guillot, St Germain au Mont d’or, le 22 mars 2020

« Inspiré « par la crise du coronavirus

ps


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